’équation n’est pas simple pour un viticulteur : comment être moins accro aux produits phytos tout en garantissant la qualité de la production ? Pour y répondre, la chambre d’agriculture de la Gironde donnait rendez-vous ce 28 avril, à Cadillac aux viticulteurs. Objectif ? Faire part des expérimentations menées qui permettent de concilier protection, qualité du vignoble tout en réduisant les traitements.


Ainsi celle du château Queyssard à Pompignac. La propriété en AOC Bordeaux supérieur fait partie depuis 2011 du réseau Dephy qui s’est fixé pour objectif la réduction des phytos. « Aujourd’hui nous réalisons 50% d’économie de produits de traitements. Et nos couts d’intrants (fongicides et désherbants compris) sont passés de 260€/ha à moins de 200€/ha » a indiqué d’emblée Guillaume Grassieux, chef de culture de château Queyssard, devant une cinquantaine de viticulteurs réunis. Pour ce faire, il a notamment travaillé sur la réduction des désherbants, l’utilisation d’engrais verts. De même il a planché sur le réglage du pulvérisateur, en vérifiant la qualité de pulvérisation. Et s’est appuyé sur le tutoriel, à savoir un équipement qui permet de mesurer la qualité du tir. Combinaison, gants chimiques et mécaniques, bidon de préparation de bouilli, deux rives PVC blanc, un bout de tuyau, bouteilles d’eau plastiques, d’un chalumeau à cartouche à gaz , sont nécessaires pour vérifier si la répartition du jet est homogène ( bonne répartition des gouttes, ciblée sur la zone végétalisée ) ou pas ( grosses gouttes qui augmentent le ruissellement au sol, perte au sol importante).
Autre expérimentation : la pulvérisation confinée. La chambre d’agriculture a mené des tests auprès d’un petit noyau d’exploitations qui a essayé cet équipement. Il ressort que l’appareil est onéreux (de 30 à 40 000 € par appareil) et ce malgré les subventions accordées. Son utilisation demande plus de temps passé à la parcelle, surtout dans les tournieres. Plus de temps aussi pour le nettoyage. Enfin on ne peut dépasser le seuil de 20 ha pour traiter en deux jours. Au-delà il faut disposer d’un deuxième appareil. Reste que l’économie de phytos est bien réelle. De l’ordre de 40 %.