Jérôme Chevalier, président de l'Union des producteurs de vins de Mâcon, a présenté, lors de l'assemblée générale de la structure ce jeudi 14 avril 2016 à Mâcon, un point sur la campagne vrac actuellement en cours. Sur un volume disponible de 82.000 hectolitres en Mâcon-villages blancs issus de la récolte 2015, seule la moitié, soit environ 41.000 hectolitres, avaient fait l'objet de transactions au 31 mars 2016. Le marché est en effet actuellement « au point mort », marqué par une absence de demandes de la part du négoce et des courtiers. « Ils attendent, car il n'y a plus de demandes sur les marchés internationaux, à l'image du Royaume-Uni et des Etats-Unis, qui sont en pleine incertitude politique », a indiqué l'élu.
Si la situation perdure, celui-ci craint que les vignerons finissent par laisser partir leurs vins à des prix nettement inférieurs au prix constaté jusqu'à présent - soit 780€ la pièce en moyenne - par peur de rester avec des stocks sur les bras... Selon Jérôme Chevalier, le risque que les prix baissent dans les jours ou semaines à venir est donc bien présent : « Il est possible que le cours descende encore et atteigne les 700€, a indiqué le président de l'UPVM. Un prix et une situation que le négoce recherche aussi... »
Jérôme Chavelier a également dénoncé la part grandissante des achats vrac sous forme de moûts au fil des ans. Ces volumes ont représenté 27.000 hl en 2015, contre 18.000 hl cinq ans plus tôt. « Pendant ce temps, ce sont des vins qui ne se vendent plus », a commenté celui-ci.
Ces transactions ne font de plus pas toujours l'objet de fixations de prix dans les contrats passés. « Un contrat sans prix nous dérange fortement ; cela signifie qu'il n'y a plus de base de prix, que l'on peut faire tout et n'importe quoi, et que nous n'avons plus de vision sur les prix pratiqués pour vendre nos vins derrière...Ce genre de pratique satisfait des vignerons opportunistes, mais quelle est la pérennité dans le temps d'une telle pratique ? » interroge t-il.
Outre une « remise d’aplomb » souhaitée entre négoce et viticulture, l'UPVM a donc demandé à la CAVB une étude juridique pour savoir si la pratique était bien légale.
Graphique: cours à la pièce enregistrés sur 8 mois de campagne. En 2015-2016, celui des Mâcon villages s'établit à 769€ la pièce.