menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Lilian Bérillon : « Il est possible d’améliorer l’état sanitaire du vignoble »
Lilian Bérillon : « Il est possible d’améliorer l’état sanitaire du vignoble »
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Dépérissement du vignoble
Lilian Bérillon : « Il est possible d’améliorer l’état sanitaire du vignoble »

Pour Lilian Bérillon, le « rebelle » de la pépinière française, le mauvais état sanitaire du vignoble est lié au fait que la vigne est trop souvent mise en état de « stress » et que les plants sont issus d’une production trop « industrielle ». Pour changer la donne, les vignerons comme les pépiniéristes doivent revoir leurs pratiques et leur conception de la plantation.
Par Juliette Cassagnes Le 13 avril 2016
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Lilian Bérillon : « Il est possible d’améliorer l’état sanitaire du vignoble »
Lilian Bérillon préconise un accompagnement des viticulteurs dans le suivi des plantations, pour améliorer leur qualité sur le long terme - crédit photo : D.R.
L

Lilian Bérillon, pépiniériste à Joncquières (Vaucluse), organisait ce mardi 12 avril 2016 une conférence de presse à Paris, dans le cadre des Rencontres vinicoles. Son objectif : faire passer son message via les médias, auprès des viticulteurs : « Regardez l'état sanitaire de votre vignoble, il n'est pas terrible, déclare t-il. Si vous voulez qu'il soit meilleur, c'est possible, mais il faut y mettre les moyens », assure celui-ci.

Selon le professionnel, le mauvais état actuel des vignobles s'explique pour plusieurs raisons, qui ont toutes comme conséquences de faire « stresser la vigne », donc de favoriser l'expression des maladies comme la flavescence dorée ou l'esca. Des raisons directement liées aux pratiques des viticulteurs et des pépiniéristes. « Il y a une relation étroite entre le peu de résistance des vignes plantées aujourd'hui et la qualité de la production des plants ajoutée à l'entretien par les vignerons », estime celui-ci.

Planter du Merlot dans le Sud est une aberration

Concernant les viticulteurs d'abord, les pratiques actuelles d'implantation des vignes ne se sont pas suffisamment adaptées aux conditions climatiques, qui elles, ont changé « depuis 30 ou 40 ans ». « On ne les prend pas assez en considération », note le pépiniériste. Pourtant, les choix qui en découlent sont importants : variété, porte-greffe, sa vigueur, l'exposition, la densité, etc. Ainsi par exemple, planter des variétés « du Nord » dans le Sud, comme c'est le cas pour le Merlot, est pour lui une « aberration ». « C'est normal qu'il souffre, il n'a rien à faire là. Il faut faire migrer des variétés du Sud vers le Nord, pas l'inverse ». Autre exemple qu'il rencontre fréquemment : des densités de plantation « de plus en plus élevées alors qu'il fait de plus en plus chaud ». « C'est mettre en danger le vignoble, car c'est source de stress ».

Les pratiques liées à la « viticulture moderne » - désherbage chimique encore bien trop présent, sols tassés et morts, enracinement trop superficiels, blessures liées aux outils, mode de taille et palissage non respectueux des flux de sève – sont autant de pratiques qui font elles-aussi stresser la vigne et qui doivent changer. L'implantation des vignes doit par ailleurs faire l'objet d'une plus grande attention : « Actuellement, on arrache, on replante, poussé par les aides à la restructuration. Il n'y a pas suffisamment de respect des sols ». L'entretien des plantations n'est lui non plus « pas à la hauteur ».

A lire aussi

Il faut arrêter la production industrielle de plants

Mais les pépiniéristes ont également leur part de responsabilité. La production des plants en masse et de façon « industrielle » est une autre cause du dépérissement des vignes, selon le pépiniériste. « Tout est cloné et produit en vue d'obtenir un rendement maximal...On part donc dès le départ avec un capital très moyen, les plants n'ont pas une durée de vie très longue, dénonce Lilian Bérillon. Si les vignes attrapent des maladies aussi rapidement, c'est bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas ».

Avant même le mode de greffage lui-même, celui-ci reste convaincu que la qualité de la matière première, c'est-à-dire des greffons et des porte-greffes, peut faire la différence. Plus généralement, il estime que les pépiniéristes doivent arrêter ce mode de production, revoir totalement leur façon de penser et de produire, en amenant plus de diversité dans leur offre, ce qui permettrait de répondre aux différents types de viticulture, quitte à produire plus cher. Mais cette évolution ne pourra se faire que si les viticulteurs eux-mêmes la souhaitent : « Je veux leur expliquer qu'ils peuvent demander plus à leurs fournisseurs de plants. Mais pour cela, ils doivent être prêts à payer plus cher et ils doivent avoir envie de le faire ».

Pour réussir cette grande mutation et parvenir à répondre de façon « plus fine » à la demande, une « collaboration plus étroite » entre vignerons et pépiniéristes sera indispensable. « Il faut accompagner les vignerons tout au long de l'année, les amener à réfléchir différemment, et avoir une approche plus fine de la plantation, sinon, nous allons continuer de voir ces vignes mourir au bout de 20 ou 25 ans », conclut Lilian Bérillon.

Un nouveau service de « Vignemaker » pour les vignerons
Fort de son expérience, de ses connaissances du végétal et de sa renommée, Lilian Bérillon lance une activité de conseil en « optimisation de vignobles », qui prendra forme d'un suivi annuel des domaines. L'objectif : réussir au mieux les projets de plantation ou de création de vignobles.
Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé