C
onnaissez-vous les trichogrammes ? Il s’agit de minuscules guêpes qui parasitent les œufs de certains papillons. Ces auxiliaires sont utilisés avec succès pour lutter contre la pyrale du maïs. En viticulture, ils ont été testés il y a vingt ans pour lutter contre les vers de la grappe par lâchers inondatifs. Mais à l’époque, les résultats obtenus n’ont pas été concluants. La technique a donc été abandonnée.
Depuis, les choses ont évolué. Biotop, une filiale d'InVivo, dotée d’un vrai savoir-faire en la matière a donc relancé des expérimentations. Elle va commercialiser dès cette année, auprès des coopératives d’approvisionnement, une souche de trichogramme qui s’est révélée très prometteuse durant les essais. Cette souche, dont le nom reste confidentiel, permet de lutter contre l’eudémis, la cochylis et l’eulia.
Pour optimiser les lâchers, Biotop a développé des diffuseurs en carton, pelliculé pour les protéger de la pluie. Ils sont dotés d’un petit crochet pour les fixer au fil de palissage ou à un sarment. Ils sont biodégradables. À l’intérieur de ces diffuseurs se trouvent des œufs de teigne de la farine (Ephestia kuehniella) stérilisés et parasités par les trichogrammes. « Ceux-ci sont à différents stades de développement, ce qui permet des émergences échelonnées sur deux semaines », explique Julien Séguret, entomologiste et expert des trichogrammes chez Biotop. Ces diffuseurs se placent dans les vignes à la densité de 100 par hectare. « Les trichogrammes sont sensibles à la chaleur, il faut donc installer les diffuseurs à l’intérieur du feuillage pour qu’ils soient à l’ombre », précise Julien Séguret. Et, contrairement à la confusion sexuelle, il n’est pas nécessaire d’avoir une surface minimum pour que la technique soit efficace.
Pour couvrir une génération de tordeuse, il faut réaliser deux lâchers à quinze jours d’intervalle. Coût : entre 150 et 170 €/ha pour ces deux lâchers. Les diffuseurs sont vendus par plaque de 25. Ils ne peuvent pas se conserver. Pour être sûr de les obtenir à temps, il faut les commander au moins une semaine à l’avance. « Mais, plus tôt les clients nous contactent, mieux c’est », admet Charlène Lejeune, responsable commercial France chez Biotop.
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Les lâchers de trichogrammes sont incompatibles avec les traitements au soufre quelle que soit leur formulation. Cette matière active est loin d'être neutre envers les auxiliaires. Les trichogrammes n'y échappent pas. « Pour que le lâcher soit efficace, il faut que la vigne n'ait pas reçu de soufre pendant les quatre à six semaines avant. Si les producteurs traitent au soufre uniquement en début de saison, ils pourront donc recourir aux trichogrammes pour contrôler les deuxième et troisième générations d'eudémis », précise Julien Séguret. Autre contrainte : les traitements insecticides. Si le viticulteur se trouve dans une zone de lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée, il doit attendre la fin de la rémanence de son insecticide, pour faire le lâcher de trichogrammes. Sinon, les trichogrammes sont compatibles avec la plupart des autres fongicides et avec les herbicides.
Les lâchers de trichogrammes sont incompatibles avec les traitements au soufre quelle que soit leur formulation. Cette matière active est loin d'être neutre envers les auxiliaires. Les trichogrammes n'y échappent pas. « Pour que le lâcher soit efficace, il faut que la vigne n'ait pas reçu de soufre pendant les quatre à six semaines avant. Si les producteurs traitent au soufre uniquement en début de saison, ils pourront donc recourir aux trichogrammes pour contrôler les deuxième et troisième générations d'eudémis », précise Julien Séguret. Autre contrainte : les traitements insecticides. Si le viticulteur se trouve dans une zone de lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée, il doit attendre la fin de la rémanence de son insecticide, pour faire le lâcher de trichogrammes. Sinon, les trichogrammes sont compatibles avec la plupart des autres fongicides et avec les herbicides.