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epuis décembre dernier, les vignerons, négociants et amateurs de la dive bouteille ont droit à leur fil d’informations parodiques : le Glourafi. Actuellement suivi par 1 500 personnes, ce compte Twitter propose un regard aussi joyeusement décalé qu’impertinent sur l’image et les usages de la filière viticole.
« Le microcosme pinardier est finalement assez petit et tourne parfois “un” en rond, explique la rédaction anonyme du Glourafi (voir encadré). Il n’est pas étonnant de constater que, contrairement à la cuisine, la démocratisation du vin pâtisse de ce pseudo-élitisme, qui fait plus ressembler notre petit monde à un club de philatélistes acharnés qu’à une joyeuse bande bien décidée à profiter de ce que la nature nous offre de meilleur. »
Se voulant bon enfant, le Glourafi définit son projet comme « un endroit où l’on blague plus ou moins sérieusement, avec plus ou moins de réussite, mais qui permet de causer du vin autrement ». Ne revendiquant pas l’humour noir d’un Charlie Hebdo, la rédaction se fixe « des lignes rouges à ne pas franchir. Des sujets qu’il serait impensable d’aborder : le brushing d’Hubert de Boüard ou l’accord couscous-Boulaouane en sont des exemples explicites. Mais sait-on jamais, peut-être qu’un jour le courage sera suffisant pour prendre de tels risques », lâche l’impertinent boute-en-train.
Faisant référence au site de fausses informations Gorafi, le Glourafi n’est pas le seul fil d’« infausses » du vignoble. Existent également les blogs Terre de Vinasses et La Revue des Gros Vins de France. Pas bégueule, le Glourafi saluait leurs ouvertures d’un tweet bien senti : « Bientôt plus de sites parodiques sur le vin que de salons OFF dans la Loire ! »
Si le Glourafi évoque une probable déclinaison sur Facebook, « l’idée d’un calendrier dénudé serait un réel aboutissement. Tout comme l’enregistrement d’un disque car la musique, et surtout le chant, restent tout de même omniprésents au quotidien, surtout après quelques verres… »
La rédaction du Glourafi est-elle l’œuvre d’un individu ou d’un collectif ? « Est-ce réellement important de le savoir ? Le principe de ce compte est de n’avoir aucune étiquette, le discours peut ainsi y être pluriel, et ce, sans justification nécessaire », rétorque la rédaction, par échange de mails. « Peu importe la provenance de ces écrits, la légitimité d’une rédaction n’étant en aucun cas liée à une simple qualification professionnelle. Il est préférable d’être jugé sur les résultats d’un travail d’investigation que l’on espère le plus sérieux possible, et ce, au plus près d’une filière qu’il est le plus souvent agréable de fréquenter », ajoute-t-elle, donnant un petit coup de griffe au passage : « La rédac’ n’a pas les mêmes moyens que le Figaro. Nous n’avons malheureusement pas l’opportunité à ce jour d’expédier nos envoyés spéciaux picoler à l’œil lors de très sérieux voyages de presse. »
