i-mars, le 48ème Comité sur les Additifs Alimentaires se réunissait en Chine pour débattre notamment sur les modalités d’intégration de nouvelles pratiques œnologiques dans le Codex Alimentarius*. Malgré les pronostics qui pariaient sur un accord, les représentants des gouvernements n’ont finalement pas réussi à trancher sur la gestion d’additifs de vinification et de stabilisation. Les pays affichent toujours des positions partagées entre une définition précise de limites maximales et une méthode moins coercitive, celle de la définition de Bonnes Pratiques de Fabrications indicatives (BPF).
Présents en Chine, les représentants de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (l’OIV) font le point dans un communiqué sur la proposition du groupe de travail créé l'an dernier (piloté par l’Australie et la France) : « dans un esprit de compromis, a été proposée une approche commune, pour fixer la limite pour les additifs dans le vin aux BPF, avec un renvoi aux organismes internationalement reconnus pour leur compétence. » Essayant de ménager la chèvre et le chou, ce texte propose en fait des BPF avec des notes de bas de page proposant la consultation par les pays d'experts. Mais cette alternative n’a pas été acceptée, les Etats-Membres ne s’accordant pas sur lesdits organismes de référence. « Même si un grand nombre des membres propose de se référer à l’OIV » souligne, opportunément, le regroupement de 46 pays producteurs de vin.
Lors de ces rencontres, les délégations ont entériné la création d’un nouveau groupe de travail électronique, afin d’alimenter les débats de la prochaine réunion (la 49ème session aura lieu du 20 au 24 mars, dans un lieu à préciser). Ce groupe de travail sera présidé par l’Australie et l’Union Européenne. Donnant l'impression de reculer pour mieux sauter, cette 48ème session a cependant acté des avancées selon d'autres observateurs.


Dans un communiqué, l’association de fournisseurs oenologiques Oenoppia estime en effet qu'« une bataille est gagnée, car un consensus est acquis au sein du groupe de travail : le vin a une identité particulière ». Selon Oenoppia, cinq points de consensus ont été actés : « le vin est un produit alimentaire qui a une identité particulière liée à un lieu de production. Il est nécessaire et urgent d’établir une liste d’additifs autorisés pour le vin au Codex Alimentarius dans le but de réduire les barrières internationales au commerce. Cette liste doit assurer la sécurité des consommateurs et la loyauté du commerce. Les fonctions de stabilisant, d’antioxydant et de régulateur de l’acidité sont des fonctions techniques légitimes. Les fonctions d’émulsifiant et d’épaississant ne sont pas discutés car il n’y a pas de besoin technologique pour ces fonctions dans la vinification. »
* : Il est question d’amendements à la norme générale du Codex Alimentarius sur les additifs alimentaires pour les vins de raisin (catégorie d’aliments 14.2.3, et ses sous-catégories).