Dans la normale

Le marché de vin en vrac rouge de Bordeaux est actif

 A 1214 € du tonneau de 900 L (135 €/hl, NDLR), le prix moyen du vrac du bordeaux rouge tous millésimes pour les six premiers mois de la campagne est ferme. Il se positionnent au niveau de la campagne précédente. En revanche, l’activité s’est accélérée depuis la fin décembre. Près de 550000 hl se sont échangés. On revient à un volume légèrement inférieur à 2012/13, après deux campagnes fortement déprimées par le déficit de la récolte 2013 », analyse Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB, le Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux.

A l’Union de Guyenne, les transactions ont commencé début janvier et sont allées bon train. Cette coopérative produit 130 000 hl de bordeaux rouge vrac sur un global de 200 000 hl « De nombreux contrats se sont réalisés en janvier. Les négociants ont dégusté et se sont positionnés tout de suite. Il n’y a pas d’attentisme. Les stocks sont faibles. La demande est là », indique Philippe Cazaux, directeur de la cave coopérative, pas mécontent d’avoir vendu à 1200 € le tonneau contre 1100 € l’an dernier (133 €/hl contre 122 €/hl).

A Saint-Genis-du-Bois, dans l’Entre deux Mers, Remi Villeneuve exploite 50 ha et produit 500 hectos en bordeaux rouge vrac. Il confirme que le mois de janvier a été très actif. « Les deux négociants avec lesquels j’ai des suivis ont réagi très tôt. J’ai négocié à 1200 € le tonneau et même jusqu’à 1300 € (144 €/hl) », confie-t-il.

Reste que la situation est loin d’être uniforme. A la maison de négoce Sovex Woltner, Philippe Malet, acheteur vrac, le dit tout de go : « certes 2015 est un bon millésime, mais j’attends de voir comment le marché se positionne. La volonté d’achat de nos distributeurs n’est pas encore là » souligne-t-il.

Le courtier Eric Echaudemaison résume la situation : « Nous vivons un marché à deux vitesses. Actif d’un côté. Une partie du négoce achète des lots sélectionnés pour faire des assemblages en fonction des profils demandés. Attentiste de l’autre. Des vins sont bloqués parce que les viticulteurs attendent le résultat des concours et des médailles à la clef ».