La vigueur est un problème préoccupant en Alsace » a insisté Frédéric Schwaerzler, de la chambre d’agriculture le 4 février à Ostheim lors d’une formation organisée par l’IFV sur la gestion du régime hydro-azoté ». « C’est un constat partagé par tous les acteurs de la filière. Dans certaines exploitations, on est même arrivé à un niveau critique ».
Principale cause : l’enherbement. Aujourd’hui 98 % du vignoble est enherbé mais dans certaines situations, il s’avère trop concurrentiel, notamment lorsqu’il est installé de manière permanente dans tous les interrangs. A cela s’ajoute une baisse de la fertilisation, tout ceci dans un contexte de millésimes marqués par de forts contrastes climatiques.
Pour le conseiller viticole, il est donc urgent de mettre en place plusieurs mesures. La première est de revoir la fertilisation dans les vignes faibles en faisant des apports d’azote à faible dose mais réguliers pour éviter les variations d’équilibre. Sur ce point, il recommande de privilégier les produits organiques qui procurent un relargage plus lent de l’azote, plutôt que pour des produits minéraux, et de les appliquer en sortie d’hiver. Il conseille également aux viticulteurs de raisonner les apports à la parcelle en fonction de leurs objectifs de production. En effet, une vigne destinée à élaborer des crémants aura des besoins plus importants pour pouvoir fournir des rendements plus élevés.
Deuxième mesure : l’adaptation de l’entretien des sols. Dans les situations trop concurrentielles, Frédéric Schwaerzler plaide pour un abandon de l’enherbement permanent de tous les rangs au profit d’un enherbement temporaire automnal dans un interrang sur deux. Autre solution : freiner l’enherbement en le travaillant avec un coutre, puis une patte d’oie et un rolofaca ou avec un pulvérisateur à disque (covercrop). « Mais la difficulté est de trouver la bonne date pour réaliser l’opération, à savoir juste avant une période caniculaire », a expliqué Frédéric Schwaerzler
Le technicien a terminé son intervention en expliquant que le vignoble alsacien était « vieillissant ». « Seulement 1 % des parcelles sont renouvelées chaque année. Cela accentue la baisse de la vigueur ». Un autre sujet que les vignerons vont devoir prendre à bras le corps…