omment créer la différence à l’heure du numérique ? C’est la question posée à Arnaud Daphy, expert en communication digitale – aussi connu pour son action en faveur des cépages oubliés au sein de Wine Mozaïc – par le réseau des caves touristiques du Val de Loire. Pour y répondre, ce dernier a analysé 100 sites internet des membres du réseau. Constat : peut mieux faire !
Révélant les résultats de son étude le 12 janvier sur le Sival, l’expert a dépeint un tableau en demi-teinte où une majorité d’entreprises ne sont pas allées jusqu’au bout de leur démarche digitale qui, pourtant, pourrait être très efficace. « Le comportement des internautes a beaucoup changé ces dernières années. On sait ainsi que deux tiers des touristes se connectent pendant leur séjour », explique Arnaud Daphy.
D’où l’importance d’utiliser les codes de communication actuels. L’image est ainsi devenue une composante dominante de la communication sur les sites internet. Or, l’audit révèle que seulement 20 % des sites utilisent des images de qualité. Par ailleurs, deux touristes sur cinq ne sont pas francophones, ce qui contraste de façon cinglante avec les 30 % des sites traduits en anglais. Par ailleurs, le touriste est désormais habitué à pouvoir réserver en ligne. « Seuls 2 % des sites proposent cette possibilité. En outre, j’ai envoyé 78 mails de demande d’informations, 40 % d’entre eux sont restés sans réponse », déplore Arnaud Daphy. Enfin, ce dernier conseille de prêter attention à la lisibilité des sites sur le smartphone, outil de plus en plus utilisé pour la navigation internet. Seuls 22 % des sites web observés sont « responsive » (ndlr : s’adaptent au format de lecture des mobiles).


Les pistes pour faire la différence sur le Web sont donc identifiées. Reste à les compléter avec ce qu’Arnaud Daphy nomme l’expérience. « Avant on allait acheter du vin chez un vigneron. Aujourd’hui, le client veut vivre une expérience, ce qui crée un nouveau métier pour le vigneron : savoir accueillir. Vos concurrents sont le musée d’Angers, le Biopark… Et pour se distinguer, il faut offrir une expérience unique. » En clair : développer des activités divertissantes et inédites. Et Arnaud Daphy d’enfoncer le clou en invitant la profession viticole à « faire sa révolution copernicienne ! ». Pas forcément évident.
Créé en 2006, le réseau des caves touristiques en Val de Loire compte 350 entreprises, auditées de façon aléatoires chaque année. Créé en 2006, le réseau des caves touristiques en Val de Loire compte 350 entreprises, auditées de façon aléatoires chaque année. Elles respectent en effet 52 critères de qualité liés à l’activité œnotouristique. En 2015, l’audit s’est accompagné de conseils. Il a en effet relevé que la plupart des caves proposaient une qualité d’accueil satisfaisante, des bonnes conditions de dégustation et des locaux de qualité remarquable. En revanche, l’audit révèle des lacunes dans les traductions en langues étrangères, l’accueil des enfants et la présence d’éthylotests. Par ailleurs, le logo du réseau n’est pas forcément affiché à l’entrée des domaines. Le réseau des caves touristiques travaille également à la promotion de l’offre en France et à l’étranger, notamment à travers des publications dans la presse. Il planche aussi sur l’intelligence économique du secteur et sera en mesure de proposer un observatoire économique en 2017.