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Une lutte insecticide de plus en plus pointue
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Flavescence dorée en Bourgogne
Une lutte insecticide de plus en plus pointue

Paradoxe en Bourgogne : la flavescence dorée perd du terrain tandis que les traitements insecticides sont de moins en moins nombreux. Ce résultat encourageant n'est pas le fruit du hasard. Traitements conditionnels, génotypage du phytoplasme ou encore cohésion entre tous les acteurs : en Bourgogne, de nombreux moyens sont mis en œuvre pour y parvenir.
Par Juliette Cassagnes Le 06 janvier 2016
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Une lutte insecticide de plus en plus pointue
- crédit photo : J Cassagnes
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es professionnels de la viticulture bourguignonne, en lien avec les services de l'Etat, la Fredon et le BIVB, travaillent depuis 2012 à la réduction des traitements insecticides contre la cicadelle de la flavescence dorée. Après trois campagnes, les efforts réalisés paient : entre 2013 et 2014, les surfaces traitées dans les deux départements concernés, la Côte d'Or et la Saône-et-Loire, ont baissé de 42%. Entre 2014 et 2015, la diminution est encore plus forte, avec une baisse de 95% pour le premier et de 54% pour le second. « La Bourgogne est la région viticole qui traite le moins par comparaison aux zones infectées, et qui a pourtant les meilleurs résultats », témoigne Jean-Hugues Goisot, viticulteur à Chablis, à la tête de la commission flavescence dorée de la CAVB. Mais cela demande une remise en question permanente : tout se rejoue chaque année, il faut être conscient que rien n'est jamais gagné », tempère celui-ci.

Pour y parvenir, d'importants efforts et moyens ont été – et continuent de l'être – mis en œuvre. En 2014 a été instaurée la « conditionnalité » des traitements : au lieu des trois applications obligatoires et systématiques qu'impose le décret ministériel, les viticulteurs bourguignons peuvent effectuer un, deux ou trois traitements, en fonction de l'évolution des populations de cicadelles au cours de la saison, et des secteurs, selon le degré de contamination. Pour ce faire, des comptages précis des larves, puis des piégeages d'adultes, sont réalisés. Par exemple, dans les zones comprenant des pieds malades mais isolés, les viticulteurs ont la possibilité d'effectuer seulement un, voire deux traitements, au cours de la campagne. Grâce à ce système, depuis deux ans, de nombreux viticulteurs n'effectuent donc plus la totalité des traitements prévus initialement.

Toujours dans ces zones faiblement contaminées, les professionnels, après des recherches étayées sur la cicadelle et en accord avec le Sral, ont décidé d'aller encore plus loin en 2015 : la zone de traitement a été réduite à un rayon de 500 mètres autour du pied contaminé, et non plus à l'échelle des communes limitrophes.

Travailler ensemble, la clé du succès

Autre moyen mis en œuvre: depuis 2014, les souches contaminées par la flavescence dorée sont envoyées à l'Inra de Bordeaux, qui procède au génotypage du phytoplasme. Certaines « souches » sont en effet peu infectieuses pour la vigne, avec donc à la clé un risque de dissémination moindre. Sur deux communes où ce type de « souche » avait été détectée sur des pieds isolés, l'année suivante, aucun traitement n'a été réalisé. Et aucun foyer n'y a été découvert depuis. Une stratégie « 0 traitement » qui continuera probablement de s'appliquer à partir de 2016 dès lors que des pieds isolés porteurs de cette souche seront découverts. Pour 2016, cela devrait représenter deux pieds sur les 17 retrouvés en 2015.

« Mais tout cela ne peut fonctionner que s'il y a prophylaxie et prospection, le pilier principal sur lequel le plan de lutte est construit, tient à rappeler Jean-Hugues Goisot. Il faut être dans les vignes, faire de la prophylaxie en arrachant tous les pieds malades et prospecter 100% du vignoble, même s'il n'est pas atteint », insiste celui-ci. Sans oublier le fait que tous les acteurs – viticulteurs bio et non-bio, services de l'Etat, Fredon, Chambres d'agriculture et interprofession – s'entendent : les instances parlent « d'une même voix », parviennent à se réunir « autour d'une même table » et à décider ensemble, « le seul moyen pour que les professionnels adhèrent aux propositions », selon le viticulteur.

Carte des surfaces traitées contre la cicadelle de la flavescence dorée depuis 2012 en Bourgogne, en viticulture conventionnelle:

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Tous les commentaires (2)
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Paul Barre Le 11 janvier 2016 à 11:10:12
La Flavescence dorée est un bienfait pour l’agriculture. Quels sont les conséquences collatérales d’utilisation des insecticides ou des missiles ? Prenons les missiles que nous envoyons en Syrie, ne génèrent pas t’ils plus d’incompréhension chez les familles touchées et leurs enfants ne deviendront ’ils pas les futures poseurs de bombes dans nos sociétés ? Les insectes qui survivent aux traitements ne seront-ils pas plus virulent demain ? Prenons la question autrement en partant du sol. Le phytoplasme que se trouve dans un pied de vigne dit malade mais qui se trouve dans les sols compactées, les eaux putrides et le les fumiers pathogènes le pourrait-il si nos sols étaient vivants ? La première mesure n’est-elle de bannir le désherbage chimique, puis les engrais de synthèse et par conséquence les insecticides ? Cette autre façon d’analyser qui part de l’observation que chaque paysan peut faire et non pas de l’apriori que la connaissance est dans la main des fabricants de missiles ou d’insecticides a le mérite en plus d’être en accord avec la chartre de l’environnement promulguée le 28 février 2005 sous forme de loi constitutionnelle, laquelle énonce dans son article premier que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé ». Elle fonde l’ensemble des politiques environnementales et la jurisprudence française dans ce domaine. La liberté humaine ne se contente pas de poser une loi, mais attend ce que notre amour moral reconnait lui-même comme loi, parce qu’en face de toute loi qui nous est seulement imposée, nous nous sentons non libres et inefficaces La flavescence dorée est un bienfait car elle pose la question indirectement de l’organisme agricole. Notre monoculture n’est-elle pas le problème ? Dans le cahier des charges des appellations nous avons une notion de paysage. N’en restons pas à trois bosquets sur une route touristique mais ouvrons notre réflexion aux liens que nous devons avoir avec les éleveurs, les céréaliers. C’est ensemble à la base que nous trouverons les solutions. L’Europe normative en a-t-elle les moyens ? La remise en question énoncé dans l’article par Jean-Hugues Goisot ne doit être pas avant tout d’ordre philosophique ? Article anthroposophique plus complet sur le net (article Paul Barre flavescence dorée)
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Jacques Four?s Le 07 janvier 2016 à 21:47:42
Je m'insurge contre les traitements imposés au bio et biodynamistes sans tenir compte de leur philosophie de culture. J'ai écrit un article à ce sujet paru dans le bulletin pro de la biodynamie on le retrouve sur la page facebook de biodynamie-jacquesfoures. il faudrait que toutes les instances du bio agissent ensemble dans ce sens pour ne pas être soumis a des règles fixées dans l'attitude du conventionnel, ceci est vrai pour la flavescence mais aussi pour beaucoup de législations vétérinaires
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