btenue aux termes d’âpres négociations entre l’Instance internationale de régulation d’internet (l’Icann) et des représentants du vignoble mondial (Etats-Unis, Espagne, France, Italie…), la protection des indications géographiques et marques viticoles dans l’attribution des extensions .vin et .wine sur internet se traduit aujourd’hui par la procédure Sunrise (« Soleil Levant »). Ouverte jusqu’au 16 janvier prochain*, ce processus est réservé aux demandeurs prioritaires. Soit les « seules entreprises titulaires de marques inscrites au Trademark Clearing House (le TMCH, soit un registre de marques enregistrées et utilisées dans le commerce) », explique Céline Baillet, conseil en propriété industrielle au cabinet InLex. « Cette inscription est encore jouable, pour un coût de 110 à 340 euros selon les prestataires, sachant qu’il faut ensuite renouveler annuellement l’inscription », estime-t-elle.
Viendra ensuite une période intermédiaire, d’ouverture progressive : le Early Access Program. Du 20 au 27 janvier, cette phase est ouverte à tous, avec des coûts dégressifs lui donnant des airs de loterie. Le ticket d’entrée diminue jour par jour, passant de 10 000 à 150 €. « Cela peut avoir un intérêt, car le problème de la phase Sunrise, c'est que le nom de domaine réservable doit correspondre exactement à la marque inscrite. Cela peut donc poser des difficultés pour les marques inscrites avec un accent, car aucun opérateur n'a, à date, d'intérêt à réserver un nom de domaine sous la forme accuentuée ! Encore faut-il se positionner dans les derniers jours de la période EAP pour éviter des dépenses démesurées! », précise Céline Baillet.
Dès le 28 janvier, la mise à disposition des noms de domaine sera généralisée, sur l’air du premier arrivé, premier servi et avec des coûts estimés entre 75 € et 350 €. Loin d’être nul, le risque de « cyber-squatting » (le dépôt en .vin ou .wine d’un nom de domaine existant en .fr ou .com par une tierce personne, pour le revendre plus cher à son utilisateur naturel) peut cependant être réduit par une procédure de litige auprès de Donuts, le détenteur de ces noms de domaines. Pour Céline Baillet, « il est prudent de préempter une réservation en .wine et/ou .vin, que ce soit pour éviter le cyber-squatting ou faire le pari d’un intérêt commercial. En effet, les acteurs de l’internet estime qu'aujourd'hui une extension signifiante améliore le référencement naturel des sites concernés. »
* : Ce processus Sunrise a été lancé ce 17 novembre 2015.
Noeud du débat avec l’ICANN, la protection des indications géographiques a débouché sur le blocage des noms de domaines correspondant aux AOC et IGP telles qu’enregistrées dans le registre en ligne E-Bacchus. Mais les risque de contournement de cette règle par des cyber-squatteurs existe toujours, via un jeux de ponctuation (ajout de points, retrait de tirets…). Les experts préconisent aux Syndicat de Défense des AOC et IGP d’opter pour une stratégie de positionnement sur certaines adresses clés, et de maintenir une veille sur certaines les approchant.