On a une multiplication des concours internationaux éminemment commerciaux, car ils rapportent beaucoup d’argent (l’inscription d’un échantillon coûte une centaine d’euros pour les producteurs). Il y en a quasiment un par jour actuellement » constate Serge Dubois, le président de l’union internationale des oenologues. Plus préoccupé qu’amusé par cette profusion, il s’inquiète de la qualité de ces concours, qui partagent tous l’objectif d’être des références qualitatives, que ce soit auprès des consommateurs ou des producteurs.


Serge Dubois témoigne qu’« à vouloir jouer sur le fait que les centrales d’achat cherchent des médailles, on relève des dérives dans le respect des compositions de jury, les techniques de services et surtout l’attribution de médailles ». Ce dernier point serait le plus sensible, un nombre croissant concours ayant tendance à médailler plus de 30 % des cuvées présentées. Pour justifier cet écart, certains avancent que la qualité des vins en nette hausse depuis les années 1980, époque où ce taux de 30 % a été fixé, et qu’il doit être révisé en conséquence. « Il ne faut pas donner de médailles en chocolat » prévient Serge Dubois, « c’est comme si l’on disait pour les coureurs olympiques que ceux qui ont un temps inférieur au record des années 1980 avaient d’office une médaille… »
Pour prévenir d’inévitables dérives, l’UIœ va donc modifier les conditions du patronage, « afin qu’il soit synonyme de qualité irréprochable sur le plan technique. Et qu’il devienne un label indiscutable et indiscuté sur le plan international » précise Serge Dubois. Un groupe de de travail doit rendre ses conclusions fin février 2016, mettant notamment l'accent sur les contrôles.
Aujourd’hui, l’UIOE parraine 28 concours dans le monde, pour une soixantaine de demandes par an. Son patronnage est gratuit, mais ne peut se faire qu’en complément du parrainage de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin.