acques Gravegeal persiste et signe. Lors de l’assemblée générale de l’ODG qu’il préside, il a à nouveau plaidé pour une extension de 30 000 ha du vignoble en IGP pays d’Oc. « La demande en vin de cépages continue à progresser. Si nous n’arrivons pas à fournir, le négoce ira voir ailleurs », a-t-il argumenté. C’est ensuite à un jeune viticulteur, Samuel Mas, viticulteur à Saint Bauzille de Montmel, qu’il a cédé la parole pour esquisser les réponses à apporter pour favoriser l’installation. « 60% des viticulteurs de la région ont plus de 55 ans et les trois quart n’ont pas de repreneurs. Cela représente 165 000 ha pour lesquels la relève n’est pas assurée ». Le problème étant posé, le jeune viticulteur, installé depuis 2011 sur 20 ha, a dressé la liste des freins à l’installation : réglementaire, économique, fiscal, insistant particulièrement sur l’accès au foncier.
« Il faut mettre en place un nouvel outil de portage du foncier. Ce fonds pour l’acquisition progressive du foncier à taux zéro, doit réunir l’’ensemble des acteurs de la filière et les collectivités locales », a-t-il suggéré. Un appel qui a d’ores et déjà reçu le soutien de l’ODG pays d’Oc. « Il nous faut un plan Marshall pour donner de l’élan à ceux qui veulent nous rejoindre. Nous allons mettre en place cet outil et demander aux politiques de nous aider à relever ce défi. J’ai pris rendez-vous avec Carole Delga, la nouvelle présidente de la région, pour discuter de l’avenir de la filière viticole », a promis Jacques Gravegeal.
Les cépages résistants sont l’autre cheval de bataille, qui a été développé lors de cette AG. « La demande sociétale est très forte pour une viticulture plus respectueuse de l’environnement. Ces cépages résistants sont une voie d’avenir et nous voulons pouvoir les expérimenter. S’il y a des gens qui veulent mettre des freins, je me chargerai de le dénoncer. Nous n’avons plus le temps d’attendre », s’est irrité le président. La parole a également été donnée aux chercheurs, Alain Carbonneau, ancien professeur de viticulture à SupAgro et Jean-Louis Escudier, chercheur à l’Inra de Pech Rouge, qui ont rappelé l’immense travail réalisé par Alain Bouquet. « Les variétés résistantes qu’il a développées sont plantées depuis une dizaine d’années à Pech Rouge et pour le moment, nous n’avons observé aucun contournement de résistance », ont-ils souligné. En 2016, des essais de vinification de quatre cépages résistants de la dernière génération créée par Alain Bouquet vont être expérimentés par l’Inra de Pech Rouge à la demande de l’IGP pays d’Oc. « Nous en prenons la responsabilité vis-à -vis de l’Inra. S’il y a contournement de résistance, nous en assumerons les frais », s’est engagé Jacques Gravegeal, pour qui l’urgence est de lancer les expérimentations.