l’heure des négociations, la possibilité de renouveler la convention d’adhésion de l’Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors (UIVC) à l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO) prend forme. C’est le message délivré ce 15 décembre par Pascal Verhaeghe, le nouveau président de l’UIVC, à son assemblée générale. « On avance pas mal, cela prend une bonne tournure. Une réunion est prévue en janvier pour fignoler les conditions d’adhésion. Je pense qu’il va y avoir un accord » confie-t-il. Si elle n’est pas encore acquise, l’adhésion à l’IVSO est donc en bonne voie. Au point que la ligne de cotisation régionale ayant été maintenue dans le budget 2016 (tandis que le remboursement des dettes est en cours).
Le renouvellement de cette convention triennale n’allait pas de soi, les opérateurs cadurciens n’étant pas tendres avec ce galop d’essai, qui laisse globalement une impression de rendez-vous manqué. S’achevant ce 31 décembre, cette convention aura bien permis d'accéder à des subventions européennes et de mutualiser des services administratifs (comme la dématérialisation de la DRM). Mais le manque de stratégie commerciale et d’implication collective aura bien plus marqué les esprits. Pascal Verhaeghe partage ces critiques, et il ne s’est pas privé de les transmettre aux représentants de l’IVSO. Mais comme il aime le dire, « je pars du principe que ce qui a été fait avant n’a aucun intérêt, à part pour les livres d’histoire. Ce qui est intéressant, c’est de faire l’état des lieux aujourd’hui pour aller de l’avant. »
L’IVSO et les pouvoirs publics ayant enregistré la volonté cadurcienne de préserver l’indépendance de l’UIVC, il ne reste plus qu’à préciser les programmes et valider une nouvelle convention (qui devrait de nouveau être triennale).
« D’ici fin mars, nous allons réunir l’ensemble des représentants du vignoble et du négoce de Cahors, afin que tous les opérateurs se mettent autour de la table. Ces assises doivent tracer une feuille de route pour les 5 à 10 prochaines années » annonce Pascal Verhaeghe. Ne craignant pas les éclats de tensions qui ont fait l’histoire cadurcienne, il appelle au contraire à des échanges sans concession. Sa volonté est de faire le point sur l’outil de production et la réalité commerciale des vins de Cahors, quitte à mettre les pieds dans le plat.
Mais depuis sa prise de fonction, l’ambiance interprofessionnelle semble particulièrement sereine, comme l’a souligné Catherine Ferrier, la préfète du Lot, lors de l’assemblée générale du 15 décembre. Preuve en est également l’avancée des autres sujets d’actualité de la création d’une hiérarchisation pour l'AOC Cahors (la demande de création d’une distinction entre terroirs de la vallée et du plateau a été déposée à l’INAO) et l'intégration de l'IGP du Lot dans l’UIVC (la réunion interprofessionnelle est actée).
En janvier prochain, une délégation cadurcienne se rendra dans le vignoble du Piémont italien pour s'inspirer d'appellations (DOCG en italien) « qui se sont positionnées sur leur cépage, le nebbiolo, et qui sont passées en 20 ans du statut d'inconnu à celui de réputé » explique Pascal Verhaeghe. Après le positionnement sur le malbec, inspirée par un fructueux voyage d'étude en Argentine, de nouvelles pistes devraient nourrir le plan d'action à venir.