La campagne de communication de Vin & Société sur les repères de consommation a fait quelques vagues, pourtant il ne s’agit que de la reprise de chiffres d’Alcool info service », fait mine de s’étonner Bernard Farges, ce 14 décembre, lors de l’assemblée générale du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) qu’il préside. Loin d’être candide, il a déjà été confronté au refus de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) de toute implication de la filière dans la prévention de l’alcoolisme et l’éducation à la consommation responsable. Mais, pas bégueule, Bernard Farges estime que « la filière est prête à tendre la main pour avancer vers une véritable coordination de l’éducation et de la prévention avec la santé publique ».
Présent à cette assemblée générale girondine, le secrétaire d’État au Commerce extérieur et au Tourisme, Matthias Fekl, n’a pas épilogué sur le sujet, prônant l’équilibre souhaité par le président de la République, François Hollande, lors du salon Vinexpo. Il a cependant affirmé que « l’on ne pourra pas porter l’image des vins à l’export si on les stigmatise à l’intérieur ». Et ne pouvant pas s’empêcher de glisser un bon mot, Matthias Fekl a garanti son « soutien sans aucune retenue à la consommation modérée de vin ».
Cheville ouvrière de la stratégie parlementaire d’amendement de la loi Evin, le député Gilles Savary reste prudent. Après l’adoption de la loi de santé cet automne, il ne crie pas victoire, craignant un nouveau coup du sort (comme l’annulation de l’amendement à la loi Macron par le Conseil Constitutionnel cet été). « J’espère que nous avons marqué des points sur la loi Evin » concède-t-il, étant tout de suite plus remonte dès lors qu’il est question « des poussées de lobby hygiéniste et le développement des ligues de vertu immortalistes. Pour eux, il ne faut pas vivre pour ne pas mourir ».