l’occasion du salon VS Pack, les professionnels du liège sont venus porter la bonne parole aux opérateurs des eaux-de-vie charentaises : « la vision du liège doit passer d’une vision ancestrale et industrielle à celle noble et moderne » clame Christophe Sauvaud, le directeur général du groupe Amorim France et président de la Fédération Française du Liège (qui pousse depuis 2012 une campagne pour le liège).


Ce changement de paradigme passe par la séduction du consommateur, avec un bouchon porteur d’un message : « le liège est une marque de distinction, il permet le transfert de valeur du matériau au consommateur. On n’est plus dans la notion d’emballage, mais dans celle de packaging. Avec une composante de communication qui touche le produit » prêche Cédric Raynaud, le directeur de l’agence de design Linéa. Convaincu de l’importance de l’expérience consommateur, il ajoute qu’« il n’y a pas de story-telling sans story-making. Il faut désormais mettre en avant la manière de fabriquer votre bouchon, votre carafe, votre coffret… »
Logiquement, il n’y a pas pour lui d’opposition entre un positionnement premium et l’utilisation d’une capsule à vis ou d’un bouchon synthétique. Du moins tant que la cible marketing est bien établie, et sera réactive à ce stimulus. Recadrant les témoignages, Christophe Sauvaud pose que « le liège s’associe au premium, il s’appuie sur une tradition, une valeur ajoutée du produit. On est un élément qui fait partie du packaging et qui crée de la valeur. C’est pour ça que dans les spiritueux, nos clients passent de la capsule à vis au bouchon de liège quand ils montent en gamme. »
Directeur marketing de Qualipac, Frédéric Houtart ajoute qu’« en tant que parfumeur, une chose est certaine : le bouchon à tête n’en est qu’à ses ses débuts dans les spiritueux ». Il semble ainsi qu’il serait valorisant d’offrir aux acheteurs de flacons, un bouchon de service, plus prestigieux que le bouchon de transport traditionnel. Mais pour les bouchons en liège, il n’y a pas de réel enjeu sur le marché charentais. Les cognacs sont traditionnellement et majoritairement bouchés en liège (microgranulé ou naturel). Président des Bouchages Delage, Christian Delage se souvient même de l’époque où les cognacs étaient fermés avec des bouchons classiques, avant que les bouchons à tête n’arrivent pour permettre une consommation plus simple.