uels sont vos projets pour l’agriculture régionale ? C’est la question du grand oral auquel ont été conviés les candidats aux élections régionales de Midi Pyrénées, Languedoc-Roussillon, le 23 novembre la veille du Sitévi. Au préalable, les responsables agricoles des 13 départements de cette future grande région avaient eux-mêmes planché sur un projet régional qu’ils avaient pris soin d’envoyer à chacun des candidats. « L’idée, c’était de leur donner une boîte à outil, avec des propositions émanant de gens du terrain, donc en adéquation avec nos attentes. Avec un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros, l’agriculture est la première activité économique de cette nouvelle région. C’est également le premier employeur avec 164 000 emplois. Il faut que nos futurs élus en prennent bien conscience », a précisé Christian Mazas, président de la FRSEA Midi-Pyrénées. Cinq candidats ont joué le jeu et présenté en 20 mn chrono leurs projets pour la filière agricole. Non sans courage pour certains, comme Gérard Onesta, candidat EELV-Front de gauche, dont les propos, sur l’irrigation et la Safer par exemple, ont soulevé quelques contestations dans la salle.
La gestion des ressources en eau a été évoquée par l’ensemble des candidats. Dominique Renié, candidat LR UDI s’est engagé à « bâtir un grand programme de retenues d’eau », précisant que ce serait un axe central de sa politique agricole. Une promesse très applaudie par l’assistance. La candidate PS Carole Delga a, elle aussi, placé l’accès à l’eau parmi ses priorités : elle propose la réalisation d’un schéma hydraulique régional destiné à évaluer les besoins, la modernisation des réseaux hydrauliques et la création de réserves en eau. Louis Aliot, (FN) n’est pas en reste. « Il faut lancer un grand plan de créations de retenues collinaires » a-t-il soutenu, plaidant également pour une consultation sur ce sujet. Moins précis que ses confrères, Philippe Saurel (lesCitoyens du Midi) s’est néanmoins dit favorable au développement de ressources hydriques. Seul Gérard Onest a plaidé pour une réduction des prélèvements hydriques, pour « économiser l’eau, cette denrée vitale et rare ».
L’installation des jeunes, autre sujet de préoccupation majeure dans une région où un départ sur trois n’est pas remplacé, a aussi été un thème largement abordé. Dominique Reynié propose de doubler les aides à l’installation et une coopération étroite avec la Safer pour la gestion du foncier. Carole Delga compte aussi s’appuyer sur la Safer et propose la création d’un fonds d’amorçage pour le portage financier des installations. Philippe Saurel est également favorable au maintien des aides pour l’installation des jeunes agriculteurs et veut étudier, avec l’établissement public foncier, les possibilités de réservation du foncier agricole. Louis Aliot souhaite constituer des réserves foncières pour stopper l’urbanisation et propose que la région prenne en charge le coût d’un viager économique. Gérard Onesta, estimant que la Safer donnait trop souvent priorité à l’agrandissement plutôt qu’à la création d’exploitations, a, là encore, fait bondir la salle.
Un autre sujet semble faire consensus : la promotion des circuits courts, le candidat FN s’engageant même à imposer aux collectivités locales l’obligation de « manger local et français » dans la restauration collective. Gérard Onesta veut également supprimer les intermédiaires et favoriser les circuits courts : « entre fourches et fourchettes ».
Enfin tous questionnés sur le nom de cette future région, les candidats sont loin d’être unanimes : Occitanie- Pays catalan ou Languedoc pour Reynié, Le Midi pour Saurel, Occitanie pour Onesta, Languedoc-Roussillon pour Aliot. Carole Delga ne s’est pas prononcée.