a cave coopérative Agamy (Rhône) organisait ce mardi soir 17 novembre 2015 à Lyon une dégustation de toute sa gamme de Beaujolais nouveaux 2015, soit 14 au total, pour des journalistes. Perico Legasse, néo-propriétaire viticole d'une parcelle de vigne à Quincié-en-Beaujolais, critique vin-gastronomie et journaliste chez Marianne, parrainait l'événement. Au fil des bouteilles dégustées, celui-ci n'a pas tari d'éloges pour ce nouveau millésime : « Les vins ont des couleurs soutenues, profondes. En bouche, de la richesse, de la concentration, une belle maturité phénolique, avec des arômes de fruits noirs : cassis, griottes. Je n'ai jamais bu cela... », a commenté Perico Legasse. Pour Philippe Lacondemine, président d'honneur de la coopérative de Quincié, ce serait même le millésime « du millénaire ».
Pour comprendre les caractéristiques du millésime, il faut aller chercher du côté des raisins : « Ils étaient mûrs, d'une concentration absolue, avec des pépins mûrs et marrons, ce qui est rare en Beaujolais, a expliqué Philippe Lacondemine ; les raisins rentrés avaient un potentiel de 14°, alors qu'habituellement, on est plutôt à 11°». Au moment des vendanges, fin août, les températures ont été élevées, autour de 35°C. Cela a accéléré le mûrissement et concentré les baies : « En cinq jours, les raisins ont mûri très rapidement, faisant tomber le rendement de 45 à 35 hl/ha ». Ce qui a également fait craindre aux vignerons un déficit du goût fruité, typique du Gamay. « Mais ça va, ils sont restés frais », a ajouté l'oenologue de la cave, Philippe Merly.
Un Beaujolais nouveau 2015 qui se prête donc, plus que les autres années, à être... gardé ! « Ces vins nouveaux sont bons à boire tout de suite mais le seront aussi dans quelques années », a précisé Perico Legasse.