assée la minute de silence dans la salle des Pôvres des Hospices où se déroulait la traditionnelle conférence de presse du BIVB et des Hospices de Beaune, Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB est revenu sur le millésime 2015, deux mois après les vendanges.
L'année a été marquée, d'un point de vue climatologie, par des températures nettement supérieures aux moyennes saisonnières, particulièrement lors des mois d'été. Seul septembre dénote, avec des températures à peine de saison. L'ensoleillement a également été particulièrement important. « Un hiver court, un vrai printemps, un été chaud et surtout sec, tous les ingrédients pour réussir le millésime 2015... », commente le président de la CAVB. La crainte principale a porté sur le déficit en eau au printemps et pendant l'été, cumulé aux fortes chaleurs, provoquant un stress hydrique pour les vignes. « Les blocages de maturité n'ont finalement pas eu lieu grâce aux quelques pluies tombées aux justes moments », résume celui-ci.
Pour Ludivine Griveau, qui a pris ses fonctions comme nouvelle régisseuse du domaine des Hospices de Beaune depuis le début d'année, « 2015 n'était pas si facile que cela, marqué par une lutte contre la pression oïdium relativement forte ».
La conséquence de cette climatologie « hors du commun » : la récolte des raisins, précoce, a pu se faire avec « de très belles maturités » ; les vins ont des degrés en alcool dépassant souvent les 12,5°. Mais le millésime 2015, pour les blancs, est généralement marqué par une faible acidité, importante pour l'équilibre des vins. C'est un millésime qui sera « rapidement appréciable », mais « d'une grande richesse, avec des vins très expressifs et de belles notes de fruits d'été », a commenté Jean-Michel Aubinel. En terme de quantité, la récolte en blancs devrait être équivalente à celle de 2014.
Pour les rouges, le vigneron a évoqué « un très beau millésime », avec « de belles teneurs en sucre, concentrations, couleurs et beaucoup d'arômes ». Mais les volumes ne devraient, une fois de plus, pas être au rendez-vous. « Il y a un peu de déception ; la baisse est estimée entre 15 et 17% par rapport à 2014 », explique t'il. Leur part relative dans la production de vin bourguignonne devrait passer de 40% à 30%.
Avec 1,5 millions d'hectolitres estimés, le volume global de vin produit pour 2015 devrait néanmoins se situer dans la « normale ». Par rapport à 2014, il devrait être en baisse, ce dernier ayant atteint 1,58 millions hl.