Les rendements 2015, particulièrement sur cépages rouges, ne sont pas au rendez-vous

Récolte 2015 en Bourgogne : des caves coopératives qui ne font pas le plein

laude Chevalier, président du BIVB, l'évoquait lors de la dernière conférence de presse de rentrée : de nombreux vignerons bourguignons ne feront pas, une fois de plus, le plein en terme de volume pour ce millésime 2015. Les différents cépages, les rouges en particulier, ont en effet souffert de la chaleur estivale, mais ont aussi connu une mauvaise floraison.

C'est par exemple le cas des trois caves coopératives des Hautes-Côtes (Côte d'Or), des Terres secrètes (Mâconnais) et de la Chablisienne (Yonne), qui enregistrent toutes les trois une baisse, à différents degrés, des quantités de vins rentrés cette année.

La cave des Hautes-Côtes, qui produit principalement des vins à base de Pinot noir, « cépage qui a le plus souffert cette année », reste de loin la plus impactée. Les rendements 2015 sont en nette baisse, entre -15 et -25 % selon les appellations, par rapport à 2014. « Les vins rouges des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits, le Crémant à base de Pinot noir, connaissent un déficit de volume important, mais aussi les Bourgogne Aligoté, pour lesquels on ne fait pas le plein », précise Damien Leclerc, directeur de l'Union des trois coopératives. Le volume global produit par la cave en 2015 diminue donc de 20%, situé aux alentours de 20.000 hectolitres. « Ce n'est donc pas la joie, commente celui-ci. Nous sommes sur un marché porteur mais nous ne pouvons pas honorer tous les marchés, c'est frustrant. Sans parler du risque de répercussion sur les prix et de détournement des consommateurs ».

Le volume de vin rentré par la cave des Terres secrètes subit le même sort, mais dans une moindre mesure. Avec une quantité totale d'environ 54.000 hectolitres, il décroît de 10%. Une baisse directement imputable aux cépages rouges : « Les volumes des appellations rouges - Bourgogne à base de Pinot noir ou Gamay, Mâcon – sont en baisse de 25 à 40 % par rapport à l'an dernier, commente le directeur. Pour les blancs, en appellations Saint-Véran et Mâcon villages, ils sont globalement presque partout au rendement. Seul l'Aligoté diminue ». Sur les appellations régionales rouges, il est donc à craindre un risque de « petite tension » sur les cours.

C'est finalement la Chablisienne qui s'en sort le mieux des trois : « Pour les appellations Chablis et Petit Chablis, nous sommes quasiment au rendement, avec -3 % des volumes, poursuit Damien Leclerc. En revanche, le déficit est beaucoup plus important pour les Grands crus (-20 à -25 %) et les premiers Crus (-10 %) ». Ce secteur a en effet été grêlé début septembre et les vignes y sont plus âgées, donc moins productives. « Cette tendance est la même pour la centaine d'hectares de Premiers et Grands crus, ajoute celui-ci. C'est une petite récolte de plus sur le secteur historique du Chablis...Il faut accepter le fait que le vignoble est de moins en moins jeune... ».

[crédit photo: J Cassagnes]