l y a six mois, les échos en provenance du vignoble ? en particulier des courtiers ? laissaient entendre que le muscadet était sur la voie du redressement, après des années difficiles. Les négociants cherchaient des vins, et les cours se tenaient.
Depuis quelques semaines, la donne semble avoir changé. Une des explications tient sans doute dans les ventes en grande distribution. À la fin juin, sur un an, elles sont en baisse de 10 % en muscadet AC (générique) et de 4 % en muscadet sèvre-et-maine sur lie.
Le volume sorti des chais se situe autour de 365 000 hl, alors que la récolte 2013 a atteint 440 000 hl. Et la vendange à venir s'annonce plutôt généreuse. On évoque ici ou là 500 000 hl. L'offre et la demande se trouvent donc déséquilibrées.
UN MARCHÉ TENDU
Le négoce en tire les conséquences. Alors que les vendanges viennent tout juste de commencer, selon un courtier, les prix d'achat des moûts et raisins sont en baisse de 7 à 8 % par rapport à l'an passé.
« Aujourd'hui, on navigue un peu à vue », confie Joël Forgeau, le président de l'ODG. Prudent, il ne veut pas commenter davantage la situation. « J'ai vécu tellement de rebondissements dans le muscadet. En 2008, tout le monde pensait qu'on manquerait de vin. On en a eu trop. » Et d'évoquer le déclassement de certains muscadets en vin de France, ce qui pourrait redonner un peu d'air au marché. « On ne connaît pas le volume de la récolte. Attendons les vendanges avant de tirer des conclusions sur la campagne à venir. »