e ministère de l'agriculture vient de publier un projet d'arrêté qui laisserait la possibilité aux pépiniéristes pour lesquels les vignes-mères de greffons sont produites en bio et situées en zone de lutte obligatoire, d'utiliser des insecticides bio, sous condition d'un traitement à l'eau chaude de ces plants.
Mais cette nouvelle mesure reste conditionnée à une demande de dérogation : ce nouvel arrêté, qui modifie l'article 15 du 19 décembre 2013, donne en effet désormais la possibilité aux DRAAF-SRAL « d’accorder une dérogation aux parcelles de vigne-mères greffons situées en périmètre de lutte afin qu’elles puissent être traitées avec un produit ne figurant pas dans la liste établie par la direction générale de l’alimentation et ce, moyennant un traitement à l’eau chaude ». Les demandes de dérogation devront être formulées auprès de la DRAAF avant le 31 mars de chaque année. Celle-ci les instruira « au regard d’une analyse de risque », précise le ministère : « Cette dérogation est instruite au vu de la densité de la présence de l’insecte vecteur (la cicadelle) dans la parcelle concernée et aux abords de celle-ci ».
Le projet d'arrêté est soumis à la consultation du publique depuis le 28 mai 2015 et ce, jusqu'au 11 juin prochain.
Jusqu'à présent et contrairement aux viticulteurs bio, les pépiniéristes qui souhaitaient produire des greffons en viticulture biologique étaient dans l'impossibilité de le faire, n'étant pas autorisés à utiliser le pyrèthre comme insecticide contre la cicadelle de la flavescence dorée. « Je me réjouis de cette ouverture, car cela faisait plus de quatre ans que nous réclamions cette possibilité... Nous allons enfin être traités à pied d'égalité avec les viticulteurs et mettre fin au préjudice économique que cela générait, déclare David Amblevert, président de la Fédération française des pépiniéristes. Celui-ci ne peut néanmoins s'empêcher de regretter : "le fait de devoir demander des dérogations chaque année, ce n'est pas acceptable ! Cela ne fera qu'alourdir encore plus l'administratif, sous lequel nous croulons déjà ! ».
[crédit photo: J Cassagnes]