yant des camarades et amis parmi les tenants des vins natures, le vigneron bordelais Yvon Minvielle (château Lagarette) prend quelques pincettes, mais n'y va pas par quatre chemins : « il faut combattre, avec gentillesse, la confusion qui existe entre les vins naturels et les vins en biodynamie. Auprès des consommateurs et des professionnels, les vins natures portent atteinte à la représentation des vins en biodynamie. Ces derniers sont sincères, expriment le minéral, et tout doit être fait dans le chai et dans le cuvier pour y arriver, en suivant des règles académiques et historiques. » Lui-même biodynamiste (certification Demeter), il accueillait ce 16 mars une matinée d'information sur son métier, où d'autres producteurs girondins étaient bien moins tendres avec les défauts fréquemment retrouvés chez les vins dits naturels (« volatile, brett, ascence... Sperme de lièvre ! »).
Des échanges qui démontraient qu'entre vignerons alternatifs, les critiques ne sont pas réservées aux seuls conventionnels. Au contraire même. « Le problème de nos amis du conventionnel est d'être pris dans une logique productiviste » estime Yvon Minvielle. Un état de fait amené à évoluer avec un suivi de plus en plus imposé et poussé des pratiques à la vigne et au chai : « à l'international les analyses de résidus ont parfois plus de valeur que l'AOC » constate-t-il. Il se montre également optimiste en relevant le rajeunissement de ses consommateurs, ainsi que l'évolution de leur mentalité : « depuis trois ans cela change. Avant nos consommateurs étaient très militants, ils cherchaient la biodynamie avant le goût. Plus maintenant, et c'est tant mieux. »
[Photo : Yvon et Olympe Minvielle ce 16 mars au château Lagarette (Camblanes-et-Meynac)]