Les porte-greffes ensauvagés n'expriment pas les symptômes de la flavescence dorée, en revanche ils multiplient fortement le phytoplasme et présentent un risque de contamination pour les parcelles en cours d'assainissement. C'est un risque de propagation silencieuse » alertait Sylvie Malembic-Maher (INRA) lors de la dernière journée technique du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB). Contrairement aux greffons*, les porte-greffes présentent en effet peu de symptômes visibles (ou alors très faibles : retards végétatifs, défaut de lignification...). L'origine de cette tolérance n'a pas été déterminée, elle pourrait être due à une résistance au phytoplasme ou à un effet sur le comportement de la cicadelle dorée (attirance, point de piqure...).
La flavescence dorée étant une maladie de quarantaine particulièrement épidémique, ces éléments appuient l'appel à une rapide « modification réglementaire pour éradiquer plus vite les vignes en friche (et limiter les traitements) », comme l'exprimait récemment Bernard Farges, président du CIVB.
* : « On ne connaît pas de cépages n'exprimant pas la flavescence dorée » rapportait Sylvie Malembic-Maher, même si tous les cépages présentent des sensibilités différentes à la flavescence dorée, le cabernet sauvignon en exprimant fortement les symptômes, contrairement au merlot.
[Photo : Vignes sauvages dans la forêt de Grésigne (Tarn) ; IFV]