révu le 9 janvier, le concours des grands vins du Beaujolais vient d’être annulé. C’est la première conséquence concrète de la volonté de l’ODG des crus de quitter l’Union des vignerons du Beaujolais. En 60 ans d’histoire, c’est la première fois que ce concours ne se tiendra pas.
Le 30 décembre dernier, un conseil d’administration extraordinaire de l’Union des vignerons du Beaujolais (UVB) a pris acte de la volonté de l’ODG qui regroupe les dix crus locaux de quitter l’UVB. Une suite logique après la publication par l’ODG d’un communiqué où il annonçait sa volonté de reprendre « sa gestion administrative et financière ».
Au terme de ce conseil d’administration, Denis Chilliet, le secrétaire général de l’UVB a proposé d’annuler le Concours des grands vins du Beaujolais qui devait se tenir au Parc des expositions de Villefranche-sur-Saône (Rhône), le 9 janvier. « Le CA a accepté cette proposition. C’est un déchirement, mais on ne pouvait pas se permettre d’exposer les gens dans de mauvaises conditions ». Autrement dit, l’atmosphère est si tendue dans le vignoble qu’il valait mieux éviter un grand rassemblement… 1300 échantillons étaient déjà enregistrés.
Pierre Durdilly, qui exploite 20 ha depuis le Bois d’Oingt déplore cette annulation. « On l’a apprise par un mail de l’UVB, alors que l’on avait déjà inscrit nos vins, payé les droits, fait les analyses. C’est déplorable. Nous avons besoin de ces médailles, qui déclenchent souvent un acte d’achat. Quant au concours, il est très dur, il n’y a que trois médailles par catégorie : une d’or, une d’argent et une de bronze. Point. En 2010, nous avions réussi le triplé dans la catégorie beaujolais rouge, avec trois cuvées médaillées. C’était exceptionnel ! »
D’autres sont plus fatalistes, comme Lucien Charmet du Breuil. « Cela me désole, mais ça paraît logique. J’ai de très bons amis dans les crus, les gens auraient pu se rencontrer sans problème selon moi. »
Cet exploitant se souvient d’une anecdote qui montre que les rapports entre les crus et les beaujolais ont déjà été tendus par le passé. « Pendant longtemps, les médaillés d’or des « 2 bouteilles » étaient départagés à la fin du concours pour désigner le meilleur beaujolais de l’année. En 1961, mon père a remporté la distinction, avec un beaujolais générique. Ca avait créé un véritable scandale. »
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