e 28 et le 29 novembre, la Confédération Paysanne invite les viticulteurs à Sigoulès (Bergerac) pour une série de conférences marathon autour du thème : « Nouvelle PAC : quel avenir pour la viticulture ? ». Sont attendus des représentants du monde de l’administration comme Jean-Luc Dairien, directeur de l’INAO, du monde de la politique avec Michel Dupont, assistant parlementaire de José Bové, du monde de la production avec l’incontournable Dominique Techer, viticulteur dans le bordelais ou Philippe Allain, président de la cave de Sigoulès. La recherche sera également présente avec Etienne Montaigne, professeur à Sup Agro Montpellier.
Cela faisait des années que la Confédération Paysanne n’avait pas fait parler d’elle dans le monde du vin. La Commission nationale du Syndicat s’était mise en sommeil après des divergences de vues concernant la destruction, en août 2010, des essais de vignes OGM menés par l’INRA de Colmar. La tenue de cette conférence marque donc le retour à la viticulture pour le syndicat.
Outre la politique agricole commune et son sujet clé des droits de plantation, la conférence fera un focus sur « l’innovation paysanne ». Il s’agit de réfléchir à l’innovation produite par les viticulteurs et comment partager ce savoir. « C’est encore faible, mais il y a un retour à la mutualisation des initiatives, estime Pascal Frissant, producteur dans l’Hérault et membre historique de la Confédération Paysanne. Le pouvoir des chambres d’agriculture est légitimé par le monopole de la parole technique. Si on fait de la technique un sujet de débat, on bouge les lignes. Sa réappropriation par les vignerons permettra d’aller plus vite face aux réponses que l’on attend ». Et elles sont nombreuses : caractérisation physisco-chimiques des composts, réponses à la sécheresse en absence de possibilité d’irrigation… « La technique ne doit pas être un enjeu de pouvoir. Elle doit être ouverte, vivante et partagée ».