'an passé, les Services ministériels de la Statistique et de la Prospective estimaient dès le début juin « un potentiel de récolte très incertain à 46,6 millions hectolitres de vins ». Une prévision qui avait été rapidement démentie, le millésime 2013 arrivant à un niveau historiquement bas (42,37 millions hl, dans la lignée de 2012). Tâtonnements statistiques qui ont « des répercussions sur le marché à la veille des vendanges », se traduisant par « des orientations à la hausse ou à la baisse [des cours] qui ne soient pas fidèles à la réalité » comme le soulignait Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer lors du dernier salon Sitévi. En 2014, les experts ont pris le temps de peaufiner leurs premières estimations (cliquer ici pour y accéder), les publiant cette fin juillet malgré un vignoble légèrement précoce (fermeture de la grappe avec une semaine d'avance en Champagne). Etablies au 21 juillet 2014, ces estimations tablent sur une production nationale de 46,40 millions de vins. Soit une hausse de 9,5 % par rapport à la récolte 2013. La catégorie des vins à Appellation d'Origine enregistrerait la plus forte hausse de production : +17 % par rapport à 2013 (à 21,94 millions hl). Cette hausse sera particulièrement importante dans le vignoble bordelais, où « malgré des dégâts de grêle dans le Médoc sur 1 500 hectares, le potentiel de récolte serait supérieur de 50 % » estime les SSP (à 5,63 millions hl, contre 3,84 en 2013), dans la lignée du reste du Sud-Ouest (+39 % à 1,23 millions hl).
Les vins de bases pour eaux-de-vies bénéficieraient également d'une nette croissance (+8 % à 8,41 millions hl), tandis que les vins à Indications Géographiques resteraient stables (+3 % à 12,93 millions hl), comme les « autres vins » (-3 % à 3,12 millions hl). Grâce à une bonne floraison, une faible coulure (sauf dans certains vignobles du Rhône et de la Corse) et un état sanitaire globalement maîtrisé, le retour à la normale est un pronostic généralisé à l'ensemble du vignoble. Quelques bassins connaîtront cependant un millésime 2014 délicat en terme de quantités de production : Bourgogne et Beaujolais ont (de nouveau) été touchés par la grêle (la récolte AOC resterait en hausse de 9 % par rapport à 2013, à 2,17 millions hl), tandis que grêle et sécheresse dressent une situation hétérogène en Languedoc-Roussillon (cliquer ici pour en savoir plus).
[Illustration : Grappe bordelaise cette fin juin]