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Les vins australiens en crise et en recherche de solutions tout azimut : prime au "repos forcé", diversification des profils...
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Surproduction, stocks en hausse, prix en chute
Les vins australiens en crise et en recherche de solutions tout azimut : prime au "repos forcé", diversification des profils...

Après une année marquée par un net durcissement des conditions commerciales à l’international comme sur le marché intérieur, la filière vin australienne demande des mesures d’urgence. Parmi elles : le traitement des vignes à l’éthéphon pour éviter de les vendanger l’an prochain.
Par Sharon Nagel Le 05 décembre 2025
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Les vins australiens en crise et en recherche de solutions tout azimut : prime au
Pour les viticulteurs qui n’ont pas de contrat d’achat pour la prochaine récolte, le gouvernement d’Australie méridionale encourage la mise en repos des vignes grâce à un traitement à l’éthéphon - crédit photo : Government of South Australia
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e dernier rapport sur la production, la commercialisation et les stocks de vins australiens est sans appel : en 2024-2025, la production a une nouvelle fois dépassé les ventes, conduisant à une hausse de 5 % des stocks. Plus préoccupant encore : si le ratio ventes/stocks s’est légèrement amélioré du côté des vins rouges, il a bondi de 19 % pour les vins blancs tranquilles. Pour Peter Bailey, responsable du service économique de Wine Australia, cette dérive s’expliquerait par une « surcorrection, suite à deux années de forte demande et de faibles disponibilités mondiales, encourageant une hausse de la production et un renchérissement du prix des raisins de cuve blancs en Australie ». Résultat : Wine Australia évalue à 2,62 millions d'hectolitres les stocks excédentaires. A demande constante, l’organisme affirme que les prochaines récoltes ne devront pas dépasser 1,5 million de tonnes.

Un traitement pour mettre les vignes en sommeil

D’où l’annonce, fin novembre, d’un soutien ciblé par le gouvernement d’Australie méridionale, principale région viticole du pays : une aide de 40 AUD (soit 23 euros) à l’hectare pour permettre aux viticulteurs qui le souhaitent de mettre leurs vignes en « repos forcé », grâce à l’application d’éthéphon, un régulateur de croissance. D’après le ministère de l’agriculture, cette stratégie pourrait faire économiser jusqu’à 2 000 AUD (1 130 €) à l’hectare aux viticulteurs n’ayant pas de contrat d’achat pour leurs raisins en 2026, ou s’étant vu proposer des prix insuffisants, grâce à une réduction des intrants, de l’irrigation et des interventions au vignoble. Autres avantages cités : aucun gaspillage de raisins non récoltés, qui favorisent l’apparition de ravageurs et de maladies. Les recherches menées en Australie ont démontré que l’application d’éthéphon à la fin de la floraison réduit les rendements au point de rendre les vendanges inutiles. Elles confirment aussi que les vignes retrouvent ensuite des niveaux de production normaux, sans que des résidus de traitement ne soient décelés sur des raisins vendangés les années suivantes.

Peu d’aides de l’Etat

Pour Alex Cannon-Leyson, directrice de Riverland Wine – l’organisme représentant la principale zone productrice de la région – cette aide n’est qu’un premier pas. « Les vignobles abandonnés posent problème et on a besoin de réduire la voilure », affirme-t-elle. Présente à la World Bulk Wine Exhibition à Amsterdam fin novembre, elle confiait à Vitisphere qu’en l’absence d’incident climatique majeur cette année, la prochaine récolte pourrait être volumineuse, d’où l’urgence d’inciter les viticulteurs à mettre des parcelles en sommeil. Elle prévient toutefois que ce dispositif ne s’attaque pas aux racines du problème : « La situation est très compliquée, notamment dans le Riverland. Nous réclamons un soutien pour les professionnels qui souhaitent quitter le secteur, mais pour l’instant on n’en obtient pas ». L’absence de registre viticole national constitue, selon elle, l’un des freins majeurs à toute stratégie de gestion de l’offre. « La priorité pour nous est de savoir combien d’hectares il faut arracher », insiste Alex Cannon-Leyson, qui déplore également l’absence de certitudes autour de la prochaine récolte : « Nous devons savoir combien de producteurs vont livrer des raisins, combien vont laisser des vignes en repos et qui sortira du secteur ».

Les no-low la panacée ?

A plus long terme, la responsable professionnelle estime que la restructuration du secteur reposera sur un double enjeu : « Il faut soutenir les opérateurs performants qui souhaitent rester, et aider ceux qui veulent partir », sachant que « l’impulsion doit venir des professionnels eux-mêmes ». A commencer par la diversification, y compris dans des segments connexes comme les vinaigres. La catégorie des « no-low » attire aujourd’hui toutes les convoitises : « L’Australie est en mesure de s’approprier les catégories faiblement alcoolisées. De nombreux producteurs ont ajusté la teneur en alcool de leurs vins pour s’aligner sur les nouveaux seuils d’accise au Royaume-Uni, par exemple, et globalement l’intérêt autour des faibles teneurs en alcool, y compris les "mid-strength", ne cesse de croître. Nous demandons un soutien de l’Etat pour mieux comprendre ces marchés ».  

Effondrement des prix

A court terme, la diversification ne viendra pas au secours des viticulteurs les plus en difficulté, qui sont confrontés à l’effondrement du prix des raisins : avant l’imposition de droits de douane en Chine, une tonne de shiraz se négociait à 700 AUD (395 €) dans le Riverland ; les indicateurs pour la prochaine récolte annoncent 80 à 120 AUD (45-68 €), sachant que le coût de production dépasserait 350 AUD la tonne selon Riverland Wine. Un constat qui renforce, en effet, l’urgence d’un plan national qui repose sur une véritable connaissance de la superficie du vignoble et du potentiel de production.

 

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