e tenant chaque troisième jeudi de novembre, la mise en vente du dernier millésime de Beaujolais Nouveau est « d’un côté un évènement historique, daté », tout en restant de l’autre « un évènement incontournable du vin, qu’on a envie de fêter tous les ans » résume Lucie Vannier, responsable de catégorie vins et effervescents pour le groupe Système U (1 861 points de vente : Hyper U, Super U, U Express et Utile). La sortie des primeurs 2025 reste ainsi un temps forts du vin, qui n’en pas tant souligne l’acheteuse pour la grande distribution (le Beaujolais nouveau succédant à la foire aux vins d’automne et précédant la mise en avant des effervescents en fin d’année, avant qu'arrive la foire aux vins de printemps).
Loin d’être symbolique, l’évènement est important économiquement, Système U commercialisant annuellement 550 000 cols de primeurs du Beaujolais*. En GD, Système U représente 10 % des ventes de primeurs pour les beaujolais (5,4 millions de cols de Beaujolais et Beaujolais Villages nouveaux rouges et rosés commercialisés en France sur l’année 2024 d’après Circana). Si ces volumes n’augmentent pas pour Système U, contrairement à la foire aux vins d’automne en forte croissance, au moins résistent-ils alors que la consommation de vin rouge ne cesse de diminuer. Déployant une vingtaine de références vendues de 3,50 et 6,95 € (dont trois vins sous marques de distributeur), l’enseigne affiche l’objectif de maintenir l’opération, « importante pour le milieu du vin et les consommateurs » souligne Lucie Vannier, pointant que ces primeurs se trouvent actuellement « dans le profil produit que l’on consomme aujourd’hui. Il n’y a pas forcément le réflexe de faire le Beaujolais nouveau parmi les consommateurs, mais beaucoup de tendances naissent dans le réseau CHR (Café, Hôtels et Restaurants) où l’on voit de plus en plus de restaurants qui proposent du Beaujolais nouveau : cela crée de l’engouement et un rendez-vous pour les consommateurs. »
« Depuis quelques années, les ventes de Beaujolais nouveaux sont en baisse (ils représentent aujourd’hui 22 % de la commercialisation totale du vignoble beaujolais), mais nous observons dans le même temps un nouveau dynamisme sur cette catégorie avec des vins davantage valorisés » pointe l’inteprofession des vins du Beaujolais (InterBeaujolais), indiquant à Vitisphere que « de jeunes vignerons façonnent de nouvelles cuvées, les négociants se réinventent, tous vont chercher de nouveaux clients et se servent des Beaujolais Nouveaux comme porte d’entrée pour ensuite faire connaître leurs vins de garde ». Alors que le marché français est marqué par la déconsommation de vin, « les consommateurs renouent avec les primeurs » souligne InterBeaujolais, notant qu’« ils "achètent moins mais mieux". Ils prennent le temps de les déguster, découvrir le nouveau millésime et le savoir-faire de chaque vigneron qui se cache derrière chaque bouteille (plus de 700 femmes et hommes produisent des Beaujolais Nouveaux) » alors qu’« ils réclament également des moments de convivialité et les Beaujolais Nouveaux sont l’occasion idéale pour se rassembler ».
* : Les autres primeurs AOC du Rhône ou de Gaillac étant commercialisés localement. « La notion de primeur n’est pas très claire pour le consommateur, on se concentre sur le Beaujolais nouveau » indique Lucie Vannier.




