in de nage en eaux troubles pour l'entreprise toulousaine. Une reprise rendue possible grâce à la mobilisation de la région Occitanie, de ses agences AD’OCC et ARIS, et de partenaires financiers Mirova et Bpifrance. Objectif : redonner du souffle à l’entreprise tout en sécurisant son savoir-faire au service de la viticulture et du maraîchage. Symbole des difficultés traversées par le marché de l’agroéquipement, Naïo Technologies avait subi de plein fouet la crise viticole et le ralentissement des investissements dans un contexte inflationniste. Mais cette reprise marque un rebond encourageant pour la robotique agricole française.
La nouvelle sociéte, baptisée sobrement Naïo, est désormais portée par Antoine Monville, entrepreneur et industriel toulousain aguerri aux problématiques d’innovation et d’industrialisation, et Matthias Carriere, directeur commercial chez Naïo Technologies depuis douze ans. Ensemble, ils entendent inscrire la marque dans une dynamique plus sobre et maîtrisée. « Nous ne serons pas dans une course startupienne. L’enjeu, c’est une relance structurée pour rassurer nos distributeurs et nos clients », souligne Matthias Carriere, désormais directeur des opérations.
La région Occitanie, convaincue de la solidité du projet, a appuyé la candidature du duo et renforce son soutien financier. 200 000 € sont apportés via l’ARIS, complétés par des garanties bancaires et des avances remboursables. Depuis 2011, l’appui régional à Naïo Technologies s’élève à plus de 1,3 million d’euros. « Préserver les emplois et ce savoir-faire régional était essentiel pour notre souveraineté économique et agricole », précise Carole Delga, présidente de la région dans un communiqué.
La nouvelle équipe dirigeante a fait le choix d’une stratégie de recentrage. Sur les 53 salariés que comptait Naïo avant la procédure, 21 ont pu être repris. L’activité se concentrera désormais sur les produits les plus matures : Ted, le robot viticole phare, et Oz, dédié aux petits maraîchages. Cette rationalisation vise dans un premier temps à consolider les bases industrielles avant d’envisager de nouveaux développements. « Nous allons maintenir les autres produits, mais notre priorité est la restructuration sur les trois prochains mois. Nous devons remettre à plat notre CRM et notre ERP, réorganiser le stock que nous avons repris et recommencer les livraisons dès la fin d’année », précise Matthias Carriere.
« Nous continuons à travailler sur un projet de fond qui verra le jour en temps voulu. » révèle, plein de mystère, le directeur des opérations, « Mais, à court terme, la priorité reste la restructuration de l’entreprise. La grande différence avec le passé, c’est notre volonté de développer des partenariats industriels pour accompagner Naïo dans la construction des machines et aller plus loin encore dans leur conception. Cela renforcera notre valeur ajoutée, notamment sur les technologies de navigation et de guidage qui font la singularité de nos robots et de la marque. »
En se concentrant sur ses produits les plus aboutis et sur une production plus robuste, la nouvelle équipe espère replacer Naïo dans une logique de croissance maîtrisée et durable. Un tournant stratégique pour ce pionnier, dont les robots Ted et Oz continueront bien de sillonner les vignes et les champs.



