n 2025, le vignoble européen* devrait produire 145,5 millions d’hectolitres de vin d’après les dernières estimations du Copa Cogeca**. Soit une augmentation de 1 % par rapport à 2024, mais une baisse de 7,5 % par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024. Si « la production montre des signes d'amélioration, la tendance à la baisse à long terme persiste, l'écart entre les récoltes de 2025 et 2018 dépassant toujours 40 millions d'hectolitres » souligne un communiqué, pointant que « les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations ont empêché le secteur de revenir à des niveaux proches de ceux d'avant 2020 ». Restant premier producteur européen, et mondial, l’Italie creuse l’écart avec 47 millions hl (+8 % en un an), tandis que la France arrive à la deuxième place avec 37 millions hl (+2 %, mais les dernières estimations françaises évoquent 36 millions hl) et que l’Espagne tombe à la troisième place avec 31,5 millions hl (-14 %), malgré son statut de leader en surfaces viticoles.
Entre aléas climatiques, conséquences de l’arrachage et fatigue économique du vignoble, la France creuse toujours plus son écart avec l’Italie en termes de production de vin. Avec un déficit volumique semblable à celui des exportations françaises par rapport à celles italienne. Ce 27 octobre, lors de la remise du rapport qu’il a corédigé, le sénateur Henri Cabanel (Hérault, Parti Socialiste) notait que pour les vins de France, « si nous sommes bons en valeur, nous sommes très mauvais en volume. Nous exportons entre 12 et 13 millions d'hectolitres de vins, quand nos concurrents italiens en exportent 21 ou 22, de même que nos concurrents espagnols, car ils sont groupés et déploient une stratégie commerciale qui nous fait défaut. »
Commerce atone
Si la faible récolte réduit l’offre européenne de vin, la demande mondiale n’en est pas tonifiée. « Bien que l'offre de vin reste faible, les pressions exercées par la demande limitent toute augmentation significative de la production » résume le Copa Cogeca, pointant l’impact des taxes Trump sur le marché américain (première destination export des vins européens) alors que « l'instabilité mondiale perturbe déjà les flux commerciaux » et que « de manière générale, la demande reste faible » entre changement des consommations et pression des incertitudes internationales.
* : Vignobles comprenant Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède et Tchéquie.
** : Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union européenne (Copa) et du Comité Général de la Coopération Agricole de l'Union européenne (Cogeca).



