ette fois ça se stabilise. Ce 7 novembre, les services statistiques du ministère de l’Agriculture estiment à 36,19 millions d’hectolitres la production française de vin en 2025.Un niveau historiquement bas (-16 % par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024 et en dessous du plancher de 36,24 millions hl de 2024), qui n’a fait qu’être creusé au fil des mois, les prévisions officielles passant de 40-42,5 millions hl ce 8 août à 37,4 millions hl le premier septembre, puis 36 millions hl ce 7 octobre. Pas de quoi remettre en cause les modalités d’estimation précoce de la production viticole pour le ministère de l’Agriculture, qui indique à Vitisphere que « chaque estimation constitue une photographie à une date donnée*. La première, publiée début août, repose sur les informations disponibles au 1er août (et collectés par les Srise fin juillet). Elle propose une fourchette de production. Par nature, ces estimations ne peuvent anticiper les aléas météorologiques ou sanitaires (mildiou, pluies excessives…) ou d’autres événements ultérieurs, et sont donc actualisées mois après mois, à la baisse comme à la hausse jusqu’à la récolte finale. » En 2025, « le SSP a revu à la baisse son estimation initiale de récolte 2025 publiée début août. En effet, la vague de chaleur intervenue par la suite au cours du mois a affecté le potentiel de production et précipité le démarrage des vendanges dans plusieurs vignobles » pointe la rue de Varenne, qui met les décalages perçus et critiqués dans la filière, en perspective.
« Historiquement, les écarts entre prévisions et récolte finale (Statistique Agricole Annuelle, SAA) reposant sur les déclarations faites auprès des services des douanes), varient de quelques points seulement. Les estimations s’affinent mois après mois à mesure que les vendanges approchent et l’estimation de novembre est très proche du résultat final publié l'année suivante (écart moyen : 2 % depuis 2014) » souligne le ministère, pointant que « sur les cinq derniers millésimes (2020-2024), trois années (2020, 2022 et 2023) ont donné une récolte conforme à la première prévision publiée par le SSP en août. Les écarts sont significatifs seulement pour des années exceptionnelles comme en 2024 où les pertes liées au mildiou et les pluies pendant les vendanges expliquent un écart marqué (10,3 % par rapport à la borne basse d’Août). La dernière estimation publiée en novembre 2024 s’est cependant révélée très proche de la récolte finale (+ 1,8 %) retenue dans la SAA. »
Détaillant les productions des différents viticoles française, la dernière prévision de récolte du SSP note « des disparités, entre rebonds et records de faibles rendements ». Ainsi le Jura, la Bourgogne, la Savoie et la Champagne augmentent de 211, 42, 15 et 14 % leurs productions en un an, tandis que le Beaujolais, le Languedoc-Roussillon enregistrent de forts reculs de -32 et -8 %. D’autres régions sont dans l’entre-deux, le val de Loire augmentant de 15 sa production par rapport à 2024, mais reste à des niveaux inférieurs à la moyenne quinquennale (-3 %). Idem pour Bordeaux, Cognac, le Sud-Ouest et le Sud-Est (vallée du Rhône et Provence) en légers reculs ou augmentations de 2 à 3 % par rapport à 2024, mais en fortes baisses de 17, 23, 18 et 8 % vis-à-vis de 2020-2024.
* : Rappelant que « les estimations précoces de production viticole sont établies par le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) chaque mois d’août à novembre, à partir d’enquêtes menées en régions par les Services régionaux (Srise) des Directions régionales (Draaf) » en se basant sur les retours « de caves coopératives, vignerons, syndicats et organismes professionnels » sur « 37 départements, soit plus de 98 % du potentiel de production national, assurant une vision représentative du vignoble national ».



