tteignant 114,5 millions de bouteilles vendues en 2024 (6 % de plus qu’en 2023, 35 % de plus qu’en 2020), la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de Crémant salue par la voix de son président Dominique Furlan « ce passage du cap des 100 millions de cols commercialisés », tout en restant attentive à maîtriser l’offre pour ne pas saturer les marchés. « La dynamique de croissance est valable pour toutes nos régions productrices, bien que plus marquée pour la Loire ou Bordeaux, avec 2 % de progression globale de nos volumes pour la seule grande distribution (GD) française », enchaîne Dominique Furlan.
La filière française des crémants apprécie évidemment cette bonne dynamique dans un contexte général dégradé pour les vins tranquilles. Elle n’en oublie pas pour autant de scruter les relais de croissance et « un objectif de valorisation progressive, notamment en grande distribution où l’absence d’effervescents concurrents sur le segment entre 9 et 15 € libère une "zone de conquête" pour les crémants, dont le cœur de marché se situe aujourd’hui sur le segment entre 6,50 et 9 € », situe un communiqué de la fédération des producteurs de crémant. « Il y a une place à prendre entre 9 et 15€ en GD, nous le voyons par le succès de ce segment dans les autres circuits hors GD », appuie Dominique Furlan.
Pour parvenir à ces fins de montée en gamme, la filière des crémants compte s’appuyer sur ce qui a fonctionné dans ses autres canaux de distribution. « Le développement de cuvées spéciales : millésimées, en monocépage, issues de longs élevages… et le renforcement de la place des cépages autochtones dans les cahiers des charges des appellations sont des leviers qui fonctionnent par ailleurs. Nous allons les développer pour la GD, qui nous réclame elle aussi la montée en gamme sur ce créneau de meilleure valorisation », poursuit le président la fédération nationale des producteurs et élaborateurs de Crémant.
Mais pas question de viser plus haut « pour ne pas aller chasser sur le terrain des Champagne au-delà des 15€ », enchaîne Dominique Furlan, qui salue la reconnaissance des consommateurs pour « l’excellent positionnement qualité-prix de nos produits, une reconnaissance qui se traduit également par la croissance à l’export, même aux Etats-Unis malgré la hausse de la taxation ». 40% des volumes de crémants français sont réalisés à l’export, dans des marchés là aussi en développement. « Mais nous sommes attentifs au respect des cahiers des charges de production de crémants en Europe, tout autant que nous faisons attention à ne pas produire plus que ce que la demande peut absorber pour ne pas saturer nos marchés », poursuit Dominique Furlan. Soulignant le travail qualitatif réalisé par les AOC françaises de crémants, le président de la fédération souligne également « qu’il ne suffit pas de proposer des bulles pour que ça fonctionne, comme on le voit avec les pertes de parts de marché des effervescents industriels commercialisables rapidement ».
La fédération des crémants reste donc ouverte à la création de nouveaux cahiers des charges de production d’autres crémants en France, « tout en les régulant pour ne laisser la place qu’aux démarches qualitatives et pas aux opportunistes », termine Dominique Furlan.




