éuni ce vendredi 17 octobre à Planète Bordeaux (Beychac et Caillau, Gironde), le conseil d’administration des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur a enterré la hache de guerre entre les factions ne s’entendant pas jusqu’alors sur les modalités d’élection du bureau de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG). S’affrontait d’une part le nouveau président de l’ODG, Michel-Éric Jacquin, élu sur le fil et sur un programme de rupture ce lundi 26 août, à la surprise générale avec 23 voix contre 22 pour le président sortant, Stéphane Gabard, qui était en poste depuis décembre 2020 et qui représente le canal historique de l’ODG, constituant la deuxième faction et conservant la majorité des voix au conseil d’administration complet. Les premiers n’ayant pas fait valider leur bureau de rupture lors de l’élection de Michel-Éric Jacquin, les seconds demandaient un bureau représentant leurs forces en présence et ne les écartant pas des instances décisionnaires. Ce qui avait conduit à un blocage pour l’élection du bureau lors du précédent conseil d’administration, le 15 septembre, faute de majorité au premier tour et consensus sur la définition de la majorité relative pour pouvoir tenir une deuxième tour.


Se déroulant dans un climat plus apaisé, le conseil d’administration du 17 octobre a permis l’élection d’un bureau de cohabitation : avec 10 membres de l’équipe du nouveau président et 10 élus liés à l’ancienne présidence (dont Stéphane Gabard en porte-parole national, voir liste en encadré). De quoi expédier les affaires courantes avant de s'attaquer aux projets des prochains mois. Une première gouvernance de cohabitation pour l’ODG Bordeaux, qui sort du blocage institutionnel et des tensions fratricides. « Ce n’est pas une gloire, c’est normal. Heureusement que l’on a voté un bureau, sinon ça serait grave » élude Michel-Éric Jacquin, pour qui « c’est une cohabitation équitable ». Pour le nouveau président s’ouvre désormais le principal combat : « comment faire en sorte que nos entreprises ne disparaissent pas ».
Devant rentrer dans le dur des projets de la nouvelle présidence, le prochain conseil d’administration sera l’occasion de tester concrètement la volonté de chaque partie d’avancer de concert. La situation économique des vins de Bordeaux continue de s’aggraver, avec des stocks pesants et des prix cassés malgré les petites récoltes et l’arrachage. Les drames affectent également la filière, comme le suicide d’un vigneron de l’Entre-deux-Mers fin septembre : Jonathan Mayer, qui siégeait à l’ODG et qui a fait l’objet d’une minute de silence en sa mémoire ce jour.
« 50 jours après mon élection, un bureau est enfin élu par le conseil d’administration de ce matin » annonce la lettre Flash de Michel-Éric Jacquin à ses administrés, leur indiquant que « c’est très difficile de faire évoluer un système qui n’a pas encore envie d’évoluer ».
Les membres du bureau sont : Jacques Latorse et Julien Luro vice-présidents ; Éric Étienne trésorier ; Agnès Jougler Sueur trésorière adjointe ; Denis Baro secrétaire général, Olivier Metzinger secrétaire général adjoint, Olivier Cailleux au service capsules, Denis Chaussie en relais avec les élus politiques, Jérémy Ducourt sur les nouveaux cépages et la climatologie, Dominique Furlan sur les crémants, Stéphane Gabard porte-parole national, Olivier Guilhon aux solidarités, Stéphane Héraud porte-parole national, Loïc Lafoi à la valorisation et à la segmentation de la gamme, Sandrine Letourneau-Vandaele à l’œnotourisme, Marc Médeville à la promotion, Serge Rizetto à la technique et à la segmentation de la gamme, Armand Schuster de Ballwill pour INAO/Qualibordeaux et Fabien Vincent sur les friches.