vec 257 ouvertures de sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires directes l’année s’achevant au troisième trimestre 2025, le secteur viticole enregistre +37 % de défaillances en un an. Est-ce le signe de la fragilité de la filière ?
Thierry Millon : En effet, clairement.
L’explosion du nombre de sauvegardes (41 procédures, +78 %) témoigne-t-elle d’une meilleure anticipation des risques de trésorerie ?
Oui, d’autant que la sauvegarde est réservée aux sociétés qui ne sont pas encore en cessation de paiement. Ces dirigeants ont parfaitement anticipé une situation qui aurait pu s’avérer difficilement surmontable si elle avait été prise trop tardivement. Ils augmentent ainsi significativement leur chance de survie et de rebond.
Les entreprises viticoles avec peu salariés sont les plus exposées : 172 procédures pour celles avec moins de 3 salariés (+31 %) et 50 procédures pour celles de 3 à 5 salariés (+51 %), est-ce un signe de fragilité exacerbée des petites structures ou le reflet des petites structures qui font la filière vin ?
Les petites structures sont à la peine, mais la filière est portée majoritairement par des petites structures qui effectivement font la filière.
Est-ce que ces chiffres montrent un point positif, le troisième trimestre marquant un ralentissement avec 43 défaillances contre 73 au deuxième trimestre et 76 au premier ? Ou est-ce normal, comme les troisièmes trimestres sont toujours des points bas pour les défaillances viticoles et que le niveau 2025 est similaire à celui du troisième trimestre 2024 ?
Il faut comparer les troisièmes trimestres entre eux parce qu’effectivement les vacations judicaires d’août influent sur le total. Néanmoins, le troisième trimestre 2025 comparé au troisième trimestre 2024 (qui avait été très lourd pour un été) affiche un recul de 2 %. C’est encore trop juste pour valider une trajectoire durable, mais c’est toutefois un signal encourageant.