e janvier à fin août, la Champagne a expédié 145 millions de bouteilles dont 88,4 millions à l’export. Soit un total en léger repli de 1,8 % comparé à l’an passé sur la même période. « On espère solder l’année à peu près sur le même niveau que 2024 (où les expéditions étaient tombées à 271,4 millions de bouteilles après trois années où elles avaient atteint voire dépassées les 300 millions de cols). Et on espère une reprise pour 2026 et les années suivantes », a indiqué Estelle Thibaut, la directrice générale du SGV, ce 2 octobre lors d’un point presse.
Même optimisme chez Maxime Toubart, le président du SGV « On sent un ralentissement de la baisse » tout en reconnaissant que « Les deux mois à venir seront essentiels ».
La Champagne comme les autres régions est confrontée à la déconsommation, notamment chez les jeunes. Et ses ventes sont concentrées sur 6 marchés clés : la France, les Etats-Unis, le Royaume-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie qui a eux seuls représentent 73 % des volumes et 76 % de la valeur. « Cette concentration nous rend plus vulnérables et nous sommes systématiquement ciblés lorsqu’il y a des tensions commerciales. Le vin étant utilisé comme une variable d’ajustement dans les négociations commerciales. Nous avons pour ambition d’être présents partout dans le monde », a expliqué Maxime Toubart. Et sur ce point le Mercosur pourrait ouvrir de nouvelles perspectives. « Il va dans le bon sens pour la filière viticole et champenoise en offrant une meilleure protection des indications géographiques et une disparition progressive des droits de douane », a précisé Pascal Bobillier-Monnot, le directeur adjoint du SGV qui espère une issue favorable. La filière plaide également pour un accord avec l’Inde. « Aujourd’hui pour les exportateurs, les droits sont de 150 %. Nous avons l’espoir que l’UE aboutisse à un accord similaire a celui qu’a obtenu le Royaume-Uni avec une réduction des droits à hauteur de 60 % », a-t-il poursuivi.
Pour favoriser les ventes à distance aux particuliers en Europe, le SGV demande également la mise en place d’un guichet unique pour le paiement des accises dans l’UE à l’image de celui qui a été mis en place pour la TVA en 2021. Une demande d’autant plus cruciale que l’oenotourisme augmente en Champagne. « Si chacun des 500 000 oenotouristes européens achetait une bouteille à 20 euros, cela représenterait un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros », a illustré le directeur adjoint. Celui-ci a également rappelé l’enjeu d’obtenir des dispositifs d’aide à la commercialisation adaptés aux très petites entreprises (TPE). Il a notamment cité comme exemple les aides BPI qui sont réservées aux entreprises réalisant plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires ; excluant de fait la quasi-totalité des domaines champenois. Il a également plaidé pour que les Pouvoirs Publics assurent une meilleure prise en charge de certains coûts comme la participation à des salons comme le fait par exemple l’Italie. De même, le SGV a rappelé la nécessité d’augmenter ou du moins de maintenir le budget dédié à la promotion des vins.