ette nouvelle écimeuse est née de la rencontre entre Thomas Berger, viticulteur à Troissy (51) – Champagne Gasmar -, et l’équipementier héraultais Terral.
« Au printemps, M. Berger nous a sollicités car il cherchait une machine adaptée à un chenillard et aux fortes pentes de Champagne », se souvient Baptiste Beau. Habitué à travailler sur enjambeur deux rangs avec rogneuse, le viticulteur venait d’investir dans des chenillards et cherchait une alternative aux rogneuses à couteaux. « Je ne voulais pas avoir la tête dans les couteaux », tranche Thomas Berger, qui dénonce le paradoxe de machines encore largement utilisées dans la région : « Il est possible de travailler avec des rogneuses à couteaux sans carter de protection à moins d’1m de l’opérateur. Sur cette question je préfère être prudent et en sécurité. »
Intrigué par la rogneuse à sections développée par Terral sur tracteur interligne, le viticulteur envoie une demande au constructeur un cahier des charges précis : attelable sur chenillard, largeur adaptée au vignoble champenois, fonctionnement indépendant des sections horizontales et verticales, châssis robuste et transportable, débit hydraulique limité, réglage d’inclinaison… « On a beaucoup échangé. Thomas Berger nous a donné de précieux conseils sur un terroir que nous connaissions peu. C’est grâce à ce retour terrain que le projet a pris forme », poursuit Baptiste Beau.
En juin, Terral transmet les plans. En juillet, le prototype est testé dans les vignes de Troissy. Les résultats sont à hauteurs des attentes. « J’ai pu avaler les pentes sans souci », raconte Thomas Berger. « La visibilité est excellente car il n’y a pas de carter, pas de bruit. On peut tout régler hydrauliquement et surtout replier l’ensemble pour charger la machine dans un camion. » Pratique en effet pour le vigneron qui possède des vignes éloignées de 30km du domaine « Et je ne m’y rends pas en enjambeur. Je mets les chenillard dans le camion et je fais la route ainsi. »
Concrètement, l’écimeuse repose sur un châssis avec inclinaison hydraulique. Les barres verticales offrent 1,05 m de coupe et les horizontales 70 cm. L’écartement et la montée/descente peut être manuel ou hydraulique, à la demande. Un système de vannes permet de couper l’action des sections latérales ou de combiner le travail horizontal et vertical des barres de coupe. Le tout se replie facilement pour le transport dans un utilitaire d’11m3 . «Avec seulement 20 l/min de débit nécessaire, l’adaptation au chenillard est idéale. Et comme la vitesse de travail ne dépasse pas 5–6 km/h, la section devient un vrai atout », explique Baptiste Beau.
Petit plus : l’entretien est simplifié. Une burette d’huile fournie permet de lubrifier les sections toutes les quatre heures. « Comme on sectionne les brins, il n’y a quasiment pas d’encrassement, rien ne reste accroché au châssis », ajoute Thomas Berger, qui apprécie aussi le confort sonore et la sécurité accrue.
Présentée au Vitef cette année, l’écimeuse Terral suscite déjà un vif intérêt. « On observe un engouement clair pour le chenillard dans les vignes étroites, en alternative à l’enjambeur », note Baptiste Beau. Et avec un prix de départ autour de 8 000 € (hors options), l’argument économique n’est pas négligeable.
Pour Thomas Berger « Terral a été à l’écoute des utilisateurs. Ce n’est pas un ingénieur derrière son ordinateur qui décide tout seul, mais un vrai travail collaboratif. Résultat : une machine qui correspond exactement aux besoins du terrain, notamment champenois. »
Avec cette écimeuse, Terral signe sa venue dans l’univers du chenillard et des fortes pentes.