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Avis de tempestiriv : les antiphytos demandent de lourdes interdictions, le vignoble défend ses fortes réductions
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Action, réaction
Avis de tempestiriv : les antiphytos demandent de lourdes interdictions, le vignoble défend ses fortes réductions

Pas de surprise : l’exposition aux phytos est supérieure à proximité des vignes traitées confirme PestiRiv, les ONG demandent déjà des restrictions allant jusqu’à 100 mètres de zone de non-traitement des riverains, le vignoble appelle à reconnaître ses changements de pratique et à l’accompagnement de ses futures améliorations.
Par Alexandre Abellan Le 15 septembre 2025
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Avis de tempestiriv : les antiphytos demandent de lourdes interdictions, le vignoble défend ses fortes réductions
- crédit photo : Adobe Stock (pkproject) généré à l’aide de l’IA
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ubliée ce 15 septembre à 17 heures, PestiRiv, l’étude sur l’exposition aux pesticides des riverains de vignobles par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) et Santé Publique France (SPF) fait réagir ses parties prenantes. Pour la filière vin, « PestiRiv nous apprend que les personnes vivant près des vignes sont plus exposées aux pesticides que celles installées loin de toute culture » analyse dans un communiqué Bernard Farges, le président du Comité National des Interprofessions des Vins AOC et IGP (CNIV), rappelant que les vignerons « étant les premiers concernés, nous attendions avec intérêt ces résultats. Nous vivons au cœur de nos vignes avec nos familles, nos salariés, nos voisins et amis. Le sujet de l’utilisation des pesticides s’inscrit dans un débat de société qui nous concerne tous. »

Zones de non-traitement de 100 mètres

Un débat sociétal que souhaite alimenter l’ONG Générations Futures, qui partage les conclusions de PestiRiv comme une validation de ses mobilisations* : « les riverains de zones viticoles sont plus exposés aux pesticides utilisés que les personnes habitant dans des zones plus éloignées de toute culture ; cette exposition augmente en période de traitement ; cette exposition dépend des quantités épandues et de la proximité avec les cultures. » Appelant à « la nécessité de réduire cette exposition problématique », l’ONG s’associe aux recommandations de l’ANSES et de SPF pour réduire l’usage des pesticides dans le cadre d’Ecophyto 2030 (-50 % de phytos). Générations Futures va plus loin en demandant « d’interdire toutes les substances dangereuses (CMR, perturbateurs endocriniens, PBT, PMT), d’instaurer des zones de non-traitement (ZNT) de 100 mètres minimum ; d’accompagner la transition agroécologique et à la conversion à l’agriculture biologique afin de créer des “ceintures vertes” autour des communes ; rendre les registres d'épandage accessibles sous format numérique ; systématiser les systèmes d'alerte 48h avant un épandage. » Un appel à de fortes restrictions qui va à l’encontre de la perception d’amélioration déjà continue et majeure de la filière vin.

Lorsque nous pouvons éviter ces produits, nous le faisons

Les statistiques en attestant (20 % du vignoble en agriculture biologique contre 10 % nationalement, 88 % des surfaces viticoles sous certification Haute Valeur Environnementale, +56 % de biocontrôles et -38 % de pesticides de synthèse entre 2013 et 2024), « la viticulture française est le secteur agricole le plus avancé en matière de transition écologique » pose Thiébault Huber, le trésorier de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin AOC (CNAOC), qui est en ligne avec le traitement optimisé des vignes prône par ANSES/SPF (« nous sommes tous alignés sur une démarche commune : lorsque nous pouvons éviter ces produits, nous le faisons »), mais appelle à accompagner la filière et ne pas l’envoyer au mur (« nous ne devons pas nous retrouver en situation d’impasse technique, l’avenir de la viticulture française en dépend »).

« Les pesticides ne sont utilisés que lorsqu’ils sont strictement nécessaires pour protéger la plante face aux maladies et aux parasites » abonde Philippe Pellaton, le président de l’interprofession des vins de la vallée du Rhône (Inter Rhône), pointant que « leur emploi s’accompagne des plus grandes précautions pour limiter l’exposition des viticulteurs, de leurs salariés, de leurs familles et de leurs voisins dans le respect des conditions d’utilisation validées par l’ANSES elle-même. Le dialogue avec les riverains est constant et nous souhaitons encore l’améliorer. » Pas de dialogue mais des revendications pour Générations Futures : « les riverains des zones cultivées (et sans doute pas seulement des vignes) sont plus exposés aux pesticides que le reste de la population, et ce d’autant plus qu'ils résident près des cultures. Il ne faut maintenant pas que ce constat indiscutable reste sans effets » plaide François Veillerette, le porte-parole de Générations Futures, qui annonce que l’ONG « poursuivra l’étude des données fournies par les agences sanitaires et communiquera au besoin afin de rendre accessible toute l’étendue des enseignements de cette étude ». A suivre au prochain épisode.

 

* : Si Générations Futures a lancé une procédure judiciaire cet été pour accélérer la publication du rapport qui aurait été retardé, au sein de l’ANSES et SPF on réplique que « nous n'avons pas eu de veto ni obstruction à la publication contrairement à ce qui a pu être dit. Le calage de la sortie a été plus long que prévu car nous avions affaire à deux collectifs d'experts (un auprès de l'Anses et l'autre auprès de SPF avec des perspectives propres aux missions de chaque agence). Les recommandations des deux ont été colligées dans un avis unique, ce qui est notable. Puis nous avons produit des conclusions communes aux deux agences. Le tout a pris du temps, pour bien retranscrire les conclusions liées aux résultats et données. »

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