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"Au niveau collectif, la filière vin n'a pas assez bien œuvré : aux jeunes de prendre la relève et de proposer un avenir !"
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Lionel Lateyron
"Au niveau collectif, la filière vin n'a pas assez bien œuvré : aux jeunes de prendre la relève et de proposer un avenir !"

Les dirigeants du vin ont-ils mal travaillé ces dernières années ? Place aux jeunes pour sortir la filière de la crise de laquelle leurs aînés n’arrivent pas à se dépatouiller : c’est le cri du cœur de Lionel Lateyron, négociant libournais des plus pétillants.
Par Alexandre Abellan Le 18 septembre 2025
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'Pourquoi est-ce que je suis encore là, à plus de 60 ans ? Si vous demandez à des jeunes de se présenter, ils ne le font pas car la filière est difficile' note Lionel Lateyron. - crédit photo : Alexandre Abellan (Bordeaux Fête le Vin 2024)
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n entendant actuellement les propositions de jeunes pour dynamiser, voire dynamiter, les us et coutumes du vin bordelais, le négociant Lionel Lateyron ne cache pas son assentiment pour un changement de génération dans le pilotage de la filière. Mettant les pieds dans le plat, il lance que dans les instances de la filière, « on est tous vieux, on n’a pas fait que des choses bien. Au niveau collectif, la filière vin n'a pas assez bien œuvré : aux jeunes prendre la relève et de proposer un avenir ! » Soulignant que dans toutes les entreprises les dirigeants sont comptables de leurs résultats, le négociant pointe que « les résultats de notre gestion ne sont pas bons. Je ne vais pas désigner des personnes, je fais partie des instances depuis des années, mais le résultat de notre travail collectif n’a pas œuvré dans le sens de l’intérêt général. On n’a pas fait les bons choix. Quand on a la culture du résultat, on ne peut se contenter de voir la situation se dégrader. Je suis comme tous les élus de la filière, coresponsable de la situation. »

Tout le monde souffre

Reconnaissant que les vins de Bordeaux n’ont pas été aidé par l’économie, le climat ou la géopolitique, Lionel Lateyron n’y voit qu’une partie des raisons expliquant la crise : « certes il y a eu le Brexit, la Chine, les États-Unis… Mais d’autres AOC s’en sortent bien. Il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas de Bordeaux. » Alors que le paysage viticole girondin change à grande vitesse, les arrachages n’épargnant aucun terroir, cette vision de fin de cycle attriste Lionel Lateyron : « tout le monde souffre. Chacun attend le moment du sursaut, mais on ne se paie plus, on ne voit que des bas prix qui sponsorisent les MDD de la grande distribution, on n’a plus d’accès au marché américain Ã  cause de l'instabilité du president Trump et des taxes ... On n’est pas aidés, mais il y a de nouveaux marchés où nos concurrents marchent bien. Il faut faire comme les anciens, qui sont partis avec leur baluchon vers des destinations lointaines pour promouvoir les vins de Bordeaux. »

Appel à la mobilisation

Appelant les jeunes à prendre la place dans la gouvernance de la filière, Lionel Lateyron reconnait qu’il y a un problème : « pourquoi est-ce que je suis encore là, à plus de 60 ans ? Si vous demandez à des jeunes de se présenter, ils ne le font pas car la filière est difficile, mal payée et qu’ils n’ont pas de temps pour le collectif alors qu’ils doivent gérer leurs entreprises. » Malgré ces freins, le négociant note que de nouvelles têtes bien faites s’impliquent progressivement dans la filière et vont bouger les lignes… Avant de secouer les vignes ?

Tags : Bordeaux
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Tous les commentaires (5)
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pg Le 03 octobre 2025 à 17:35:21
Il est vrai que la génération qui a gouverné et conduit Bordeaux à la catastrophe , s' accroche. Se sent elle responsable ? J' en doute. Les indemnités divers et variées de l' ensemble de leurs mandats professionnels font partie intégrante de leurs revenus. S'en priver devient une difficulté qui leur est difficile d' envisager. Eux aussi sont en crise. Mais qui veut et qui peut les remplacer ? Pour s' éloigner de leur vignoble au bord du précipice afin de se consacrer aux autres ? je serais un jeune bordelais , je me consacrerais à 110 % à mon exploitation. Le pauvre vigneron d' Entre -Deux -Mer qui c' est donné la mort dernièrement , se consacrait au collectif. Il a du se sentir bien seul . Seul dans un collectif , quel paradoxe !? Et seul chez lui : ça , c' est ce que l'on vit... Surtout sur le coup de 3 h du matin quand vous vous réveillez et que vous vous demandez comment vous allez faire face à vos obligations financières. Quoi faire pour augmenter le chiffre d' affaire ? Vous passez des heures à tourner et virer dans votre lit et à rabâcher dans la tête. Lorsque vous vous endormez enfin , le réveil sonne : il faut aller travailler. L'ex- président des vins de Bordeaux , qui est aujourd'hui président de Vinexpo ( un comble tout de même...) a-t -il bonne conscience ? Vitisphere devrait le questionner. Encore ne peut-il porter sur ses épaules toute la responsabilité d' une gestion démocratique où le plus petit dénominateur commun est souvent de règle.
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LE MARKETING DU CIVB RESPONSABLE DU BX BASHING Le 01 octobre 2025 à 10:18:26
Le marketing s'apprend, c'est ce que ne veut pas entendre le CIVB. La plupart de l'argent injecté par le CIVB dans le marketing dessert les vins de Bordeaux. En particulier les pubs de BX ont donné une image industrielle de nos vins qui va à l'encontre de ce que veut le consommateur. Voilà qui consiste à se tirer une balle dans le pied
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augustin Le 18 septembre 2025 à 22:46:48
La succession n est as un problème pour les familles détenant un grand cru classé.On ne compte plus les rejetons partis faire tout à fait autre chose mais qui finalement sont revenus à la terre . . mais aussi il faut bien le dire au fric facile . Évidemment la situation est toute autre pour le reste des exploitations viticoles bordelaises. La crise est à l origine de pas mal de séparation et de divorcés.L activité quotidienne, avec son lot de stress et de frustrations à également servi d épouvantail pour les rares enfants qui avaient encore envie de reprendre iun domaine familial .Trop de boulot trop d ennuis trop de stress trop de risques sur le revenu et le patrimoine : c est le sauv( ignon) qui peut et c est bien normal.Quel jeune homme ou qu'elle jeune femme peut aujourd'hui envisager de reprendre une petit château familial dans l allégresse et la confiance dans l avenir ? Beaucoup de domaines rejoignent la cohorte des catalogues de domaines viticoles à la vente , tant ma population des jeunes kamikazes bordelais tend à s étioler et nul ne songe à les blâmer de tenter leur chance sous d autres cieux ! La relève va être délicate !
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Dominique Le 18 septembre 2025 à 14:38:38
Laisser la place aux jeunes, c'est un beau programme. Le souci c'est qu'on leur laisse un champ de ruines et qu'on leur dit de reconstruire. Ils ont derrière eux des décennies de confiscation du pouvoir, de stérilisation de la réflexion syndicale, par un attelage de sachants autoproclamés. Rude besogne de devoir tout remettre à plat, tout refonder alors même qu'on est déjà en plein naufrage économique. Mais de toute façon, ceux qui ont en main le système n'envisage absolument pas de lâcher les manettes. Ils se battent pied à pied pour les conserver, tant qu'on aura pas touché le fond.
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Olivier Metzinger Le 18 septembre 2025 à 09:49:12
La vivacité d'esprit, l'analyse critique, la confrontation au réel n'est pas une question d'âge. C'est une question de mentalité. Bordeaux vit replié sur lui-même depuis des années. C'est toujours un membre de la famille ou du sérail qui sera choisit ou écouté, nous ne payons pas l'âge des décideurs mais le conservatisme, la peur du changement, l'absence de confrontation aux faits. YAKA FAUQUON c'est la politique de l'échec garanti. La France du vin ne parle que premiumisation de toute la production, c'est une erreur stratégique majeure, il faut une véritable segmentation de la production et surtout que chaque segment ait des règles qui lui permette d'être rentable dans son marché. Nous fabriquons des cahiers des charges sans en évaluer la pertinence économique, le monde n'a jamais fonctionné de cette manière. Le pire c'est qu'encore aujourd'hui il est impossible de parler de cela à Bordeaux au niveau de l'interpro. Ce n'est pourtant pas faute de tendre la perche, et de proposer depuis des années, à croire que nous ne sommes pas tombés assez bas.
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