a nouvelle application regroupant les notations d’incidence de symptômes foliaires d’esca et d’eutypiose réalisées sur différents cépages dans les bassins Charentes, Bordelais/Bergeracois, Val de Loire, Champagne, Alsace/Lorraine, Jura et Savoie vient d’être mise à jour avec les données du millésime 2024. « L’Observatoire national des maladies du bois de la vigne avait été instauré en 2003 par les Services de l'Alimentation et de la Protection des Végétaux, retrace Chloé Delmas, directrice de recherche INRAE. A son arrêt en 2009, des partenaires* techniques et scientifiques ont continué à collecter des données chaque année. Dans le cadre du projet Climesca financé par le Plan National Dépérissement du Vignoble (PNDV), nous avons pu collaborer avec la plateforme d'Epidémiosurveillance en Santé Végétale (ESV) pour les homogénéiser et les mettre à disposition de toute la profession. »
En 2024, sur 549 parcelles suivies, l’incidence moyenne nationale d’esca est de 2,75% (contre 3,39% en 2023 et 3,12% sur toute la période de suivi depuis 2003). Pas question pour autant de parler de baisse généralisée. « Ces dix dernières années, l’incidence de la maladie a plus souvent été supérieure qu’inférieure à la moyenne, commente Chloé Delmas. En fait, l’esca oscille d’année en année avec des pics lors des années humides comme 2017 et 2021 et des régressions lors des années sèches comme 2003, 2015, 2019, et 2022. »
La tendance baissière se confirme en revanche pour l’eutypiose. Son incidence à 0,42% en 2024 (contre 0,79% en 2023) est la plus basse jamais observée. « Il est possible que le réchauffement climatique soit défavorable au champignon qui préfère les années humides, indique Chloé Delmas. Mais je crois surtout que les modalités de taille, le ramassage des bois et toutes les solutions proposées aux vignerons pour lutter contre la maladie quand elle a explosée dans les années 2000 ont payé. »
Les notations des maladies du bois peuvent également être consultées et téléchargées sous formes de graphiques par bassins et par cépages.