la suite de l’accord bilatéral sur les droits de douane et le commerce annoncé le 27 juillet 2025 par les Etats-Unis et l’Union Européenne, puis de l’ordonnance signée par le Président Trump le 31 juillet établissant un plafond de 15% sur les droits de douane appliqués aux produits européens, cet accord-cadre ne prévoit pas, en effet, de réciprocité « zéro pour zéro » sur les tarifs douaniers appliqués aux vins et spiritueux. Ce, malgré le moratoire de six mois annoncé par l’UE le 5 août sur les importations européennes de spiritueux, de vins et de barriques usagés en provenance des Etats-Unis. « C’était un moment critique pour réaffirmer et relancer notre engagement commun en faveur du commerce équitable et réciproque et donner au secteur transatlantique des spiritueux le coup de pouce dont il a besoin pour renouer avec une croissance plus solide », a déploré Hervé Dumesny, directeur général de spiritsEUROPE. Son homologue américain, Chris Swonger, PDG du Distilled Council, s’est dit pour sa part « déçu que cette déclaration commune n’a pas consacré le libre-échange permanent pour les boissons distillées de part et d’autre de l’Atlantique ».
De son côté, le Commissaire européen au Commerce a affirmé qu’il s’agissait d’un « premier pas » avant d’étendre l’accord en direction d’autres secteurs. Il a cité à ce titre un paragraphe de l’accord : « Les États-Unis et l'Union européenne conviennent d'envisager d'inclure d'autres secteurs et produits importants pour leurs économies et leurs chaînes de valeur dans la liste des produits pour lesquels seuls les droits NPF s'appliqueraient ». Rappelant que les vins, bières et spiritueux représentent « l’un des intérêts offensifs très importants de l’Union européenne », Maro? ?efčovič a toutefois concédé que « malheureusement, dans ce domaine, nous n’avons pas réussi à le faire inscrire – encore, et j’insiste sur ce mot – parmi les secteurs qui continueraient à bénéficier de la clause de la nation la plus favorisée ». Ne voulant pas faire de « fausses promesses », le Commissaire s’est dit dans l’incapacité de dire si l’exemption souhaitée était susceptible d’intervenir rapidement. Il a néanmoins insisté sur l’importance stratégique des vins, bières et spiritueux aux côtés de l’aluminium, tout en admettant que « ce ne sera pas facile », la logique de Donald Trump reposant sur « un équilibre global, tenant compte des exceptions ». Au final, les vins et spiritueux restent bien les dommages collatéraux d’un accord où priment les grands équilibres commerciaux transatlantiques.