Il y aura beaucoup plus de vin breton en 2025 », se réjouit Aurélien Berthou. Installé à Auray, dans le Morbihan (Vignes de Saint-Goustan), le vigneron est également responsable du BPREA viticole du lycée de Kerplouz et membre de l’Association des Vignerons Bretons (AVB). En 2024, sept domaines avaient vendangé une récolte souvent maigrichonne, après un millésime très difficile, produisant 50 000 bouteilles. En 2025, une quinzaine de producteurs devraient vendanger, et « on a calculé que ça pouvait faire environ 150 000 bouteilles ».
La saison a suivi un scénario plutôt idéal. « Après un hiver froid, ça a débourré fin mars début avril sur la côte morbihannaise. Le printemps a été chaud et juin très chaud. On était à 2°C au-dessus des normales, avec 19,1°C de moyenne en juin à Auray, vs 17,3°C en moyenne et 16,5°C en 2024 », a relevé le vigneron. « Du coup, ça galope. »
Côté pluviométrie, le printemps a aussi "normal", avec 60mm par mois en moyenne. Mais avec une répartition idéale : « On a eu des orages, avec beaucoup de pluie, puis des fenêtres de dix jours de ciel bleu. Presqu’un temps du Sud. Pas de la petite pluie pendant trois semaines comme en 2024 ». Mi-juillet, l’eau est même venue à manquer. « Nos sols en granit ne retiennent rien », explique le vigneron, qui a remarqué des premiers signes de stress hydrique. Mais la pluie est arrivée à temps, une fois encore. « Traumatisé » par 2024, il a traité ses vignes – des variétés résistantes comme le soreli - huit fois (protocole bio).
Dans le reste de la région, le millésime est à l’avenant. Dans le Finistère, Laura Chauque ne vendangera qu’en 2026. Mais elle aussi a vécu un printemps plus serein, quoique fort occupé. « J’ai fait tout mon palissage. » Son principal souci : l’herbe très poussante. Elle a fait trois traitements à base d’extraits fermentaires, mais n’a pas utilisé de cuivre du tout.
Dans les Côtes d’Armor, à Erquy (face à la mer), Laurent Houze retient quant à lui l’hiver pluvieux : « On a eu 150 mm en janvier, un record depuis trois ans », qui l’a obligé à décaler des plantations. La floraison a démarré le 10 juin. Le mois de juin a là aussi battu des records de température, avec « plus de 35°C enregistré et plusieurs jours à 33°C ». Il a réalisé sept traitements sur la parcelle qui sera vendangée en septembre, la toute première.
Les vendanges bretonnes 2025 démarreront tôt, début septembre dans le Sud, plutôt mi-septembre dans le Nord. «Les vignes ont gardé des séquelles de 2024 », et les rendements attendus ne sont pas très élevés, environ 30hl/ha pour Aurélien Berthou.