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"Un viticulteur fait des pizzas avec les légumes de son jardin" se lancer dans une nouvelle activité ça marche si l'on a bien réfléchi aux débouchés
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Reconversion
"Un viticulteur fait des pizzas avec les légumes de son jardin" se lancer dans une nouvelle activité ça marche si l'on a bien réfléchi aux débouchés

De l’avis des conseillers, se diversifier en se lançant dans une nouvelle activité ne peut réussir que si on se pose la question de son débouché.
Par Aude Lutun Le 22 août 2025
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Aurélien Letellier, domaine de l’Or Vert à Lauris dans le Vaucluse devant ses pistachiers - crédit photo : DR
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ros succès pour le point accueil diversification de la chambre d’agriculture du Vaucluse. Ouvert voici un an, il a reçu une centaine d’exploitants dont cinquante vignerons. « Nous travaillons sur ce sujet depuis 2020, précise Céline Cardinale, conseillère d’entreprise qui coanime le point accueil. Nous avons formalisé cette porte d’entrée pour ceux qui cherchent à se lancer dans d’autres productions. »

"Cinq à sept ans pour obtenir une production"

Lors d’un premier rendez-vous d’une heure, souvent téléphonique, les conseillers balaient tous les sujets avec les vignerons : leur disponibilité en temps, leur capital, leurs connaissances, leurs bâtiments, leurs souhaits de diversification, s’ils ont des terres irrigables ou non, etc. Un compte rendu et un plan d’actions leur sont ensuite remis. Beaucoup de ces plans comprennent des formations aux cultures pérennes qui sont très prisées.

Toutefois, pour l’instant, peu de vignerons sont passés à l’acte. « Je leur conseille de ne pas attendre d’être en grande difficulté pour se diversifier, poursuit Céline Cardinale. La diversification vers des cultures pérennes est un projet à moyen terme. Il faut cinq à sept ans pour avoir une production, ce qui suppose de la trésorerie. Et surtout, il faut savoir vendre. C’est le marché qui commande et personne ne vous attend ! »

Dans le Vaucluse, les exploitations les plus résilientes sont mixtes depuis longtemps, avec des récoltes étalées dans l’année. C’est le cas de domaines implantés dans le Ventoux qui produisent du vin, des raisins de table, des cerises et des asperges.

En Dordogne, la mixité est également courante et ancienne. « Sur les 150 à 160 exploitations viticoles que nous suivons, 32 % ont d’autres activités, à commencer par les grandes cultures (44 %), suivies de l’arboriculture (25 %) et enfin de l’élevage bovin (19 %) », souligne Jean-Marc Cornée, conseiller de gestion à Cerfrance Dordogne.

Un investissement important

Les mauvaises années s’enchaînant en Dordogne, 11 à 12 % du vignoble est engagé dans le programme d’arrachage de FranceAgriMer. Que faire de ces terres ? Jean-Marc Cornée préconise de les cultiver. Certains optent pour la culture de la prune, de la noix ou de la pomme car ces productions se combinent bien avec la viticulture. « Ce sont des filières installées et bien organisées, mais l’investissement est important, de l’ordre de 20 000 à 30 000 €/ha, complète-t-il. Le maraîchage peut être une autre piste pour ceux qui ont des petites surfaces, mais cela demande beaucoup de main-d’œuvre et le marché de la vente directe est presque saturé. »

Jean-Marc Cornée met aussi en avant le salariat, éventuellement à mi-temps. « Cela permet de rentrer de l’argent rapidement, sans risque, à la différence d’une nouvelle production agricole », soutient François Garcia, viticulteur dans l’Hérault et élu à la chambre d’agriculture. Ce vigneron estime qu’il est également intéressant, sous réserve d’avoir les bâtiments adaptés, de se diversifier dans le tourisme : « Je connais un vigneron qui a aménagé un caveau pour recevoir des séminaires de vingt à trente personnes. Il leur prépare des grillades devant les vignes en parlant du vignoble et de la région. Cela tourne très bien. Ceux qui font des chambres d’hôtes sont également satisfaits. »

Céline Cardinale, dans le Vaucluse, constate elle aussi des reconversions non agricoles réussies : « Des vignerons deviennent chefs de culture ou reprennent leur métier initial. Un coopérateur du Vaucluse fait des pizzas avec les légumes de son jardin et des produits locaux depuis ce printemps, et cela marche bien ! »

« Je vais m’appuyer sur mon réseau pour vendre mes pistaches »

Aurélien Letellier, Domaine de L’Or Vert à Lauris, dans le Vaucluse témoigne « Je me suis installé en mars 2019 et j’ai rapidement récupéré 0,5 ha d’oliviers et 2 ha de terres vierges sur un terroir sablo-limoneux. J’avais déjà assez de vignes et je souhaitais me diversifier. J’ai entendu parler de l’association Pistaches en Provence. Je les ai contactés et, en janvier 2020, j’ai planté 600 pistachiers sur 2 ha pour un investissement de 15 000 €. Les pistachiers entreront en pleine production en 2026. Je table sur un chiffre d’affaires de 15 000 €/ha alors que les coûts de production sont assez limités avec deux traitements par an, trois passages pour le travail du sol, un peu de taille et une récolte manuelle. Pour les débouchés, je vais m’appuyer sur mon réseau de cavistes, de restaurateurs et d’épiceries fines qui sont partants pour acheter mes pistaches. Le seul point à régler, c’est que la récolte se fait en même temps que les vendanges. Mes vendangeurs iront probablement ramasser des pistaches ! »

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Tous les commentaires (1)
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Jenny Le 25 août 2025 à 13:54:20
C'est comme tout à partir du moment où on réfléchit aux débouchés, c'est normal qu'il y en est !
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