éance calme, ce 2 juillet, au comité technique départemental (CTD) de la Safer du Tarn. Pour la première fois, cette organisation invitait la presse à assister à ses débats visant à attribuer des terres mises en vente pour faire preuve de transparence.
Trois dossiers sur trente-six ont concerné des vignes et deux seulement ont fait l’objet d’une concurrence. Le comité a commencé sa réunion par l’un d’eux. « Le terrain à vendre est un verger de 2,54 hectares, à 9 000 €/ha, présente un salarié de la Safer. Deux candidats souhaitent l’acheter. Le premier est un retraité agricole qui veut développer ce verger. Le second est un retraité privé qui habite à côté du terrain. » Cette présentation terminée, l’animateur projette une carte indiquant où se trouvent les deux candidats et le terrain convoité. Le jury n’ayant pas de question ni remarques, Arcangelo Zanchetta, président du CDT, propose d’attribuer le verger à l’agriculteur retraité. La grande majorité du jury acquiesce de la tête.
Léa Salles, conseillère en foncier pour la Safer Occitanie dans le Tarn, présente l’affaire suivante. Cette fois, il n’y a qu’un intéressé, « un indépendant qui possède 152 ha de vignes, indique-t-elle. Il candidate pour acheter 1,25 ha de vignes qu’il travaillait déjà par le biais d’une convention de mise à disposition Safer. La parcelle est évaluée à 17 000 euros. » « Cela peut être considéré comme une sécurisation de foncier », complète Nicolas Poulhalec, directeur de la Safer dans le Tarn. « Je vous propose de donner un avis favorable à ce candidat », conclut le président du CDT, qui reçoit immédiatement le soutien du jury.
Divers dossiers agricoles passent en revue. Et c’est en fin de séance que le comité prend connaissance de deux nouveaux dossiers viticoles. « Pour ce terrain de 8 ha, estimé à 47 000 euros, nous avons un candidat, poursuit Léa Salles. Il est installé sur 120 ha en grandes cultures et 27 ha de vigne. » En rachetant 8 ha, « il souhaite former un seul et même îlot », explique Nicolas Poulhalec. Le jury approuve.
Enfin, le dernier dossier concerne 75 ares de vignes. « La candidate est vigneronne indépendante et coopératrice, expose Léa Salles. Elle cultive 23 ha. Elle souhaite racheter ces parcelles qui touchent ses vignes sur deux côtés. » Comme pour la précédente, cette candidature est analysée comme une optimisation du parcellaire et approuvée par le comité. « Ces 75 ares doivent lui permettre d’agrandir son îlot cultural, complète Nicolas Poulhalec une fois le comité achevé. Elle prévoit de les arracher et de mettre la terre en jachère avant de replanter. »
Une matinée comme celle-là « est exceptionnelle », tient à nous préciser Christophe Caussé, alors que nous sortons de la salle de réunion. Ce viticulteur, qui siégeait aujourd’hui en tant que cosecrétaire de la FDSEA du Tarn, a rarement assisté à un comité aussi calme. Conséquence, selon lui, des difficultés que traversent la viticulture et l’agriculture.
Dans la grande majorité des cas, l’analyse des dossiers s’est déroulée d’une manière identique. Un salarié de la Safer a présenté le bien à vendre – commune, surface, avec ou sans bâti, prix, etc. – et le vendeur – âge, profession. Il a ensuite présenté le ou les candidats à l’achat, et la culture à laquelle chacun d’entre eux destinait le bien, en vue de calculer leur potentiel agricole à l’issue de l’opération. Les membres du jury pouvaient alors intervenir. En l’absence de concurrence, et devant l’apparente cohérence des dossiers des acheteurs, il y a eu très peu de prise de parole lors de cette séance du 2 juillet, si bien que tous les dossiers ont été examinés et approuvés très rapidement.