a y est, le scarabée japonais est arrivé en France. Les 1 et 2 juillet 2025, deux spécimens de Popillia japonica ont été capturés dans des pièges placés à Mulhouse et à Saint-Hippolyte par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) Grand Est, qui invite désormais toute personne pensant en reconnaître à le signaler à l’adresse santedesvegetaux.draaf-grandest@agriculture.gouv.fr en joignant des photos.
L’enjeu est grand. « Cette espèce reconnaissable notamment grâce à la présence de touffes de soie blanches autour de son abdomen et à sa petite taille, de 8 à 10 mm est classée comme Organisme de Quarantaine Prioritaire (OQP) par la réglementation européenne en raison de la menace qu'il peut représenter d'un point de vue économique, environnemental ou social », rappelle la Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) Grand-Est. En effet, le scarabée japonais s’attaque à plus de 400 plantes hôtes, dont la vigne.
Le caractère isolé et la localisation proche des axes de communication des deux captures laisse penser aux agents de la FREDON qu’il s’agit d'interceptions d'individus autostoppeurs qui se seraient déplacés via le transport humain (train, camion, ou voiture). Des mesures ont d'ores et déjà été mises en place afin de confirmer cette hypothèse et de vérifier l'absence d'autres individus.
Jouxtant la Suisse où il est signalé depuis 2017, le scarabée japonais est également sous surveillance renforcée en Bourgogne-Franche-Comté. Au début de l’été dernier, un foyer a été détecté à 3,5 km de la frontière.
« Peu de méthodes de lutte sont efficaces contre ce ravageur, regrette la FREDON Bourgogne-Franche-Comté. Le moyen le plus adapté repose sur la surveillance et la sensibilisation des populations afin de détecter précocement cet insecte. »
« Comme l’Italie et la Suisse, tous les pays infestés rencontrent des difficultés pour contenir sa propagation » indiquait un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) publié il y a 3 ans pour alerter du danger de l’introduction du scarabée en France. Selon ce rapport, l’insecte peut s’y établir sans difficultés. « A l’exception des zones de montagne, les précipitations estivales sont suffisantes, la température est favorable et les plantes hôtes, dont la vigne, disponibles. En outre, une pratique de l’irrigation pourrait augmenter la probabilité d’établissement dans les zones les moins pluvieuses de la région méditerranéenne. »