L'orage a éclaté le 25 juin vers 19 h. Les rafales de vent ont été violentes, avec des grêlons de la taille du pouce. En 30 minutes, 45 mm de pluie sont tombés. Des grappes sont à terre, des vignes n'ont plus de feuilles. J'ai 80% de dégâts sur 15 ha de mon vignoble ». Laurent Pasquier est vigneron à Cour-Cheverny, l’une des communes du Loir-et-Cher où des orages ont fauché de nombreux hectares de vignes, céréales, légumes, et des bâtiments agricoles au soir du 25 juin.
Des champs et des vignes ont aussi été frappés au nord de l’Indre, dans l’appellation Valençay. « 15 ha sont pratiquement détruits, touchés à 90 % dans le vignoble de l'AOC. Il n'y reste plus que les sarments, déplore Sébastien Vaillant, président de l'ODG. Les grêlons avaient la taille de billes, portés par des vents très forts, de plus de 100 km/h. C’était pire que la tempête de 1999 ». Les vents ont été d’une telle puissance que des pylônes électriques haute tension n’y ont pas résisté et ont été tordus.


« Les grêlons étaient petits mais les rafales de vent ont intensifié leurs impacts. Des vignes ont été dépouillées. Selon les parcelles, les dégâts vont de 20 à 100%. Plus de 50 hectares sont atteints à près de 100%, déclare Isabelle Defrocourt, directrice de la Fédération des Associations Viticoles du Loir-et-Cher (FAV 41, Vignerons et vigneronnes de la Touraine).
Et le tableau s’est encore assombri le 7 juillet… « De nouvelles averses de grêle ont atteint des vignes sur Pouillé et Mareuil, dans la vallée du Cher, annonce Lionel Gosseaume, président de l’ODG Touraine. Ce sont ainsi plusieurs centaines d’hectares de vignes qui ont été touchés plus ou moins gravement ».
Après avoir passé en revue l’étendue des dégâts avec la DDT, la FAV 41 a contacté le préfet pour demander des mesures d’aides aux exploitations touchées. « Nous avons demandé sur les communes concernées par la grêle un arrêté pour permettre les achats de vendanges entre vignerons, un dégrèvement de taxe sur le foncier sur non-bâti, ainsi qu’une procédure d’indemnisation ISN (indemnité de solidarité nationale », annonce Isabelle Defrocourt.
Les vignes frappées par la grêle et les pluies diluviennes ont dû dans l’immédiat être "soignées". « Des apports foliaires de calcium micronisé, de magnésie favorisent la cicatrisation, la photosynthèse et la mise en réserve. Il faudra aussi être vigilant sur l’ébourgeonnage », conseille Adeline Mallet, responsable du service viti-oeno des chambres d’agriculture d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher. Côté mildiou, si des parcelles ont présenté de nouveaux symptômes sur feuilles, « nous n’avons pas constaté de grosses attaques. Les vignes étaient relativement bien protégées et ont atteint un stade, fermeture de grappe, moins sensible à la maladie ».