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Recours à des treuils, pulvé à dos... ces vignerons travaillent sur des pentes à 35 %
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Recours à des treuils, pulvé à dos... ces vignerons travaillent sur des pentes à 35 %

Dans les Côtes-du-Rhône septentrionales, Hugo et Pauline Villa apprécient de travailler la vigne sur des coteaux, dont la forte inclinaison ne représente pas que des contraintes.
Par Bérengère Lafeuille Le 27 août 2025
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Recours à des treuils, pulvé à dos... ces vignerons travaillent sur des pentes à 35 %
Hugo et Pauline Villa, vignerons à Chavanay, en AOC Saint Joseph. - crédit photo : Bérengère Lafeuille
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ur les coteaux abrupts de Saint-Joseph, les vignes sur échalas qu’Hugo et Pauline Villa ont plantées il y a deux ans jouissent d’une belle exposition nord/nord-est et d’une vue plongeante sur les courbes du Rhône. La pente y atteint par endroits 35 à 40 % d’inclinaison.

Deux jours pour griffer un hectare

« C’est trop pentu pour le tracteur ou le chenillard, souligne Pauline Villa. Nous avons planté ces vignes manuellement, et nous réalisons toutes les travaux du sol avec un treuil. Avant de planter, nous avons délimité au cordeau des accès dédiés au treuil et nous les avons placés de façon à ne pas avoir à le déplacer trop souvent au cours d’une intervention. Nous avons aussi calculé précisément l’orientation des rangs afin de minimiser le dévers. Même avec l’assistance du treuil, les travaux sont très physiques et mobilisent deux personnes : l’une gère la machine en haut, l’autre remonte la pente en guidant l’outil. » À ce rythme, il leur faut deux jours pour griffer un hectare en mobilisant deux treuils et quatre personnes.

Mais il y a plus fastidieux que le travail du sol. « Nous effectuons les traitements à pied, avec un atomiseur à dos qui pèse 30 kg lorsqu’il est plein, indique Hugo Villa. On met la combinaison, le masque, et c’est parti pour plusieurs heures… Il faut évidemment prendre les rangs en travers car dans le sens montée-descente, on s’épuiserait vite ! »

Dans la famille Villa…

Frère et sœur, Hugo et Pauline sont en train de créer leur propre domaine sur 4 ha, dont 1,6 en pente. En attendant que leurs vignes produisent, ils achètent 4 ha de raisins à vinifier. Ils travaillent aussi sur le domaine de leur père, Pierre-Jean Villa, à Chavanay, dans la Loire. Sur les 20 hectares de ce dernier, un quart se trouvent en coteaux qui affichent 30 à 40 % de pente.

« Nous sommes dix permanents sur le domaine familial, auxquels s’ajoutent dix à vingt saisonniers selon la période de l’année », précise Hugo Villa. Comme chez tous leurs confrères, le parc matériel reflète la topographie locale : des tracteurs pour les zones (presque) plates, des chenillettes et treuils capables de suivre des pentes moyennes à fortes, des pioches pour les zones les plus escarpées et les terrasses, trois pick-up pour accéder partout. Et depuis deux ans, un prestataire réalise certains traitements à l’aide de drones sur 1,5 ha de pentes, dans les secteurs où c’est autorisé.

« Sur les coteaux, il y a très peu de sol : les vignes sont peu vigoureuses, observe le jeune vigneron. Pour nos derniers millésimes, nous avons récolté 25 à 30 hl/ha dans les pentes, contre 30 à 40 hl/ha sur les plateaux. Les mauvaises années, on arrive à peine à 20 hl/ha. » En 2024, certaines parcelles touchées par le mildiou n’ont donné que 10 hl/ha. Malgré une bonne ventilation naturelle, « la vigne n’est pas plus aérée que sur les plateaux, ajoute Pauline Villa, car nous plantons plus dense, autour de 9 000 à 10 000 pieds/ha en coteau, contre 5 000 à 5 500 en plateau. » Pour les yeux et pour le dos, elle voit en tout cas des avantages à travailler une vigne en pente. « Le panorama est assez magique, et on s’abîme moins le dos, parce qu’on travaille moins penché ! » Pour les mollets, en revanche, c’est une autre paire de manches !

 

Les chaillées au cœur du paysage

Les terrasses tenues par des murs en pierres sèches, localement appelées chaillées, forment une trame paysagère au long des coteaux qui surplombent le Rhône. Au-delà de leur aspect patrimonial, elles permettent de travailler des parcelles à plat et de freiner l’érosion. Dans un contexte de dérégulation du climat, elles présentent aussi l’intérêt de ralentir l’écoulement des eaux lors de fortes pluies, favorisant ainsi leur infiltration dans les sols et la reconstitution des réserves hydriques.

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