C’est une belle année sur le plan sanitaire, constate Thomas Siret, viticulteur du Mesnil sur Oger (Marne), qui exploite 3 ha dont 2 sont situés dans la Côte des Bar dans l’Aube. Après le traumatisme de 2024 dans nos vignes de l’Aube, où nous n’avons presque rien récolté à cause du mildiou, cette année 2025 est plus simple ! ». Au 1er juillet, le bulletin des avertissements viticoles, édité par le Comité Champagne, précisait en effet que le vignoble est sain et que la pression mildiou était faible. « Nous avons eu beaucoup de vent séchant et ensoleillé, ce qui est défavorable à l’apparition de mildiou, confirme Christophe Didier, conseiller viticole chez TEVC. C’est une année en complète opposition avec 2024, qui était particulièrement humide ». Pour l’oïdium, le CIVC estime que la pression est faible à moyenne. Quelques nouvelles baies oïdiées ont été observées dans des parcelles à fort potentiel.
Cette année 2025 très solaire depuis le mois de mars présente un début d’asséchement des sols et un début de stress hydrique dans certaines parcelles. Les plants de l’année ont souvent dû être arrosés. C’est le cas de la plantation de 12 ares de Thomas Siret. « Nous avons été obligés d’arroser nos plants une fois, mais j’ai des collègues qui ont arrosé trois à quatre fois », précise-t-il. Ce jeune vigneron arrose ses plants avec un chenillard et un tuyau d’arrosage : « Nous faisons un trou pour décacher le plant de vigne. Nous arrosons pendant 10 secondes, ce qui représente environ 4 litres, puis nous recouvrons le sol pour limiter l’évaporation de l’eau. La gestion de l’eau commence à devenir une vraie préoccupation. Il va nous falloir être plus pointu sur ce sujet, en gérant différemment le travail du sol et la tonte des vignes. Cela nécessite d’être bien équipé ». Avec la chaleur, la croissance végétative de ses vignes est assez lente. « Je n’ai pas encore rogné, précise Thomas Siret. Je cherche l’effet ombrage et le maintien de la rosée du matin ».


Les premiers comptages montrent que le potentiel de récolte est plus faible qu’en 2024. « On observe une grande hétérogénéité entre les ceps, témoigne Christophe Didier. Des ceps avec une à deux grappes côtoient des pieds arborant douze à quatorze grappes. On remarque un petit décrochage sur les vieilles vignes de meunier ». Le potentiel agronomique moyen de 2025 pourrait être compris entre 10 000 et 11 000 kg/ha.
A l’heure actuelle, le vignoble a toujours huit à dix jours d’avance par rapport aux moyennes décennales. Les vendanges devraient débuter vers le 20-22 août dans les zones précoces et vers le 25-27 août pour la majorité des viticulteurs. « Avec les vendanges en août, il y a le risque d’un décalage entre la maturité physiologique et la maturité aromatique, complète Christophe Didier. L’enrichissement en sucres est rapide. Le développement des acides aminés est plus lent. On peut avoir le risque d’avoir des arômes végétaux. C’est une année où il sera important de déguster les baies pour bien choisir la date de vendanges de chaque parcelle ».