e 26 juin, les insecticides Exirel et Neemazal ont obtenu une AMM de 120 jours pour lutter contre la cicadelle africaine Jacobiasca lybica en Corse, dans le Var et dans les Pyrénées-Orientales. Il était temps, car en Corse les cicadelles commencent à pulluler dans les pièges comme nous l’expliquait Iris Dubusse, responsable vignoble à la cave d’Aléria le 19 juin « il y a deux semaines dans les pièges, on ne trouvait qu’une dizaine d’individus mais là avec la chaleur ça commence à exploser avec plus de 200 cicadelles dans les pièges. On aimerait démarrer début juillet les traitements ».
Exirel est un produit utilisable en conventionnel à base de cyatraniliprole commercialisé par FMC. Il est autorisé à une dose maximale de 0,75 l/ha et limité à deux applications. Il s'applique " à la dose recommandée, en tout début d’infestation des adultes et des larves de cicadelles de grillures et avant apparition des dégâts sur les feuilles à protéger. L'application est à renouveler 14 jours plus tard en cas de présence de formes mobiles sur le feuillage", précise FMC. La firme indique que le produit est mis à l’abri du lessivage 2h après application et après séchage complet du feuillage pour des cumuls de pluies jusqu’à 25 mm. FMC déconseille de l'appliquer en cas de stress dû à la sécheresse, d’un excès d’eau, de températures basses, d’une carence minérale, d’une compaction du sol ou tout autre facteur réduisant la croissance de la culture.
Exirel avait déjà obtenu une telle dérogation l’an passé et les premiers retours de terrain montrent qu’ il serait plus efficace que les pyréthrinoïdes de synthèse car doté d’une plus grande persistance d’action. « En 2024, on l’a testé sur 8 ha. Avec on tient deux semaines. Mais on ne peut faire que deux traitements donc on ne couvre qu’un mois. Cette année on va augmenter les surfaces traitées à environ 100 ha alors que la cave comprend 1500 ha. Comme le produit est cher- 180 €/ha/passage, soit 360 € les deux traitements contre un peu plus de 10 €/ha/passage pour un Decis – beaucoup de vignerons ne peuvent pas l’appliquer pour des raisons économiques », précise Iris Dubusse.
Neemazal d’Andermatt à base d’azadirachtine est un produit de biocontrôle et il est autorisé en bio.Il s'applique à la dose de 2,5 l/ha. Trois applications sont autorisées. Il agit par ingestion et son mode d'action est triple : arrêt de l'alimentation, inhibiteur de mue et effet sur la reproduction.
Cette année le ministère de l’Agriculture (DGAL) met en place des essais BPE sur le continent pour mesurer l’effet choc et la rémanence de ces deux produits ainsi que d’un pyréthrinoïde de synthèse.