our parler ambition oenotouristique, Nathalie Delattre avait choisi de s’arrêter dans la Loire ce vendredi 13 juin. La ministre déléguée en charge du tourisme y avait convié un régional de l’étape, Hervé Novelli, ancien titulaire du même portefeuille, aujourd’hui président du Conseil supérieur de l’œnotourisme. Elle lui avait commandé il y a plusieurs mois, un rapport sur la dynamisation du secteur.
Et c’est chez Bouvet-Ladubay, l’une des entreprises ligériennes les plus en pointe de la Loire en la matière – quelque 40 000 visiteurs payants par an – que l’ancien ministre a remis sa feuille de route. “Avec un objectif clair : faire de la France d’ici 2030, la première destination oenotouristique d’Europe”, selon Nathalie Delattre.
Aujourd’hui, la France reçoit quelque 100 millions de touristes étrangers par an. “Un tiers déclare venir chez nous pour la gastronomie, les vins”, a souligné Nathalie Delattre. Sur le volet œnotourisme, les statistiques nationales font état de 12 millions de visiteurs dans les caves, payants pour des prestations ou gratuits en simples acheteurs de vins. Il y a donc moyen de développer cette activité de tourisme viticole en la professionnalisant.
Hervé Novelli a donc proposé une feuille de route comprenant huit mesures permettant de doper ce secteur d’activité, source potentiel de revenus supplémentaires pour les vignerons, au moment où la baisse de consommation frappe la filière.
La première porte sur des simplifications administratives (ouverture dominicale, urbanisme…), une autre doit permettre une meilleure accessibilité aux sites, en particulier pour les personnes handicapées. Le document insiste également sur la nécessaire formation des acteurs pour une réelle professionnalisation de l’activité. Hervé Novelli a également proposé la création d’évènements autour de l’œnotourisme, comme une journée nationale dédiée par exemple. D’autres points abordent le sujet du financement, avec l’idée d’orienter des fonds de la Pac vers cette activité, ou le développement de synergies avec d’autres tourismes du même type : brasserie, spiritourisme.
“En tout, cas, il faudra appuyer ces développements sur une certification reconnue, via le label Vignobles et découvertes”, a insisté Hervé Novelli. De son côté, l’actuelle ministre a annoncé qu’elle présenterait ces mesures lors d’un comité interministériel fin juillet, car certaines concernent différents ministères.
Par ailleurs, Nathalie Delattre souhaite qu’une mission parlementaire planche sur le sujet de l’agritourisme, qui pourrait alors déboucher sur une proposition de loi pour mieux définir le concept, et l’accompagner d’un cadre légal, notamment en matière fiscale.